Master194.com

Je me régale.

Bonjour Romain,

Ce que tu réalises est splendide, bravo!
Je vais peindre le mien en OD pour rester discret!

a ta question précedente:

Skyraider91 a écrit : mer. 16 oct. 2024 17:06 Est-ce que sur les avions non peints, l'OD était là pour améliorer la visibilité des bandes ? Servir de surface d'accroche ?

J'ai relu un article de revue hier soir, et j'ai noté ceci:

" Sur les avions non camouflés, les bandes noires et blanches, les peintures employées "washable" n'avaient pas une adhérence parfaite sur l'aluminium et le blanc n'était pas très visible, c'est pourquoi, préalablement à la peinture de ces bandes, souvent, la partie de l'avion oû elles devaient être posées, était peinte en olive drab sur une surface un peu plus large pour en surligner les contours d'une part, et pour en améliorer l'adhérence d'autre part. Cette façon de procéder donne l'impression, sur les photos en noir et blanc, que ces avions portent quatre bandes noires, ce qui n'est pas le cas."
copyright Les Marauder du IX Bomber Command à l'épreuve de la rusticité des terrains avancés, par François ROBINARD, magasine Normandie 44 n°29, Nov-Déc 2018

J'en viens à me demander si, parce que ces peintures étaient lavables, elles ont été retirées par lessivage et frottement au balai, et restent donc des traces de pigmentation, plus qu'un recouvrement par une pulvérisation d'une couche de peinture OD...

Je ne pense pas que les bandes ont été frottées sur cet exemple:

et effectivement on constate que la peinture blanche tient moins bien que la peinture noire.

Je profite de mon blabla pour aborder la question des marquages rouges sur les portes de train avant; Ils apparaissent sur l'exemplaire du musée de L'air et de L'espace, qui est considéré comme un modèle d'exactitude:


J'ai pris quelques photos à l'arrache dans des livres (Osprey n°2, entre autres), ce qui importe c'est la couleur aperçue sur les portes de train:

Je note deux tons de gris.

ici aussi:


et là, est-ce une ombre?:


encore ici aussi:


une dernière:


Ah, ding! en couleur:

si-si; regardez-bien

@skyraider: le final va être grandiose, Romain

Cordialement,
Eric-Snafu35

Haaa merci de confirmer les hypothèses concernant les bandes d’invasion !

Tu me retires un doute… et m’en rajoute un nouveau juste après avec les trappes de train, c’est pas sympa ça !
J’étais passé à coté de ce détail.
Alors de ce que vois, sur tes photos et en épluchant les miennes, les versions G sont concernées ça c’est sur, mais j’ai un doute pour les versions antérieures, j’ai l’impression que ce n’est pas systématique

Je dois dire que nous sommes sur du grand art à cette échelle.
Bravo, vivement la fin d’une décoration que j’affectionne tout particulièrement.

Bonjour Romain,

Skyraider91 a écrit : mar. 12 nov. 2024 19:23 Alors de ce que vois, sur tes photos et en épluchant les miennes, les versions G sont concernées ça c’est sur, mais j’ai un doute pour les versions antérieures, j’ai l’impression que ce n’est pas systématique

En fouillant un peu partout:

Voir ici: https://www.youtube.com/watch?v=Jk2q_E-elmA
Ce modele de B26 est un A, voir les prises d'air sur les capots-moteur, les casseroles, le poste de tir caudal...

Cordialement,
Eric-Snafu35

Yes ! c'est celui de Fantasy of Flight, volant dans les années 90. J’avais partagé cette même vidéo en début de montage. De très belles images d’ailleurs, et un appareil d’une grande rareté de part sa version. Par contre, j'évite de trop me baser dessus, justement car c’est un B-26A, version très éloignée du B-26B-55 et deuxièmement car c’est un avion restauré, sans savoir avec quelle fidélité.

Concernant les trappes colorées, je vais m’autoriser la licence artistique, comme on ne sait pas si le Milk Run en était pourvu ou pas, et que les photos montre que c’était possible, notamment la dernière en couleur. Ça mettra un peu de couleur à ces logements de train tout unis !

C'est de la belle ouvrage. Hâte de connaître la technique avec les feutres Faber-Castell. Bravo

Bonjour à vous,
et merci à toi jorg !

Encore une grosse mise à jour aujourd'hui, on continue la patine et on parle de détails et de corrections.

• J'ai traité l'ensemble des portes de train de la même façon que l'intrados et leur face interne comme les logements de train. Préalablement recouvert de laque, les bandes rouge sont peintes à l'aide de H86 et rayées avec une aiguille.



• Les feux d'identification sont peints avec de la peinture translucide Tamiya et un masque fait au Punch & die.



• Les trois feux de formation sur le dos de l'avion sont refaits avec de la grappe transparente fondue à la flamme et moulé grâce à de la photodécoupe Eduard.



• Les feutres Faber Castell Warm Grey IV et V sont utilisés pour salir les surfaces supérieures en suivant la technique suivante. Je dépose d'abord de l'encre un peu partout le long des lignes de structures. Vous remarquerez aussi les feux de formation peint en blanc et rouge translucide au bout du carénage.



• Quelques secondes de séchage plus tard, je commence à tamponner l'encre avec un petit pinceau plat.



• Je laisse sécher encore quelques instants, puis je tamponne avec un pinceau plus large pour fondre l'encre dans les surfaces.



• Je finis d'intégrer les traces avec plus de précision à l'aide de cotons tige. On peut avoir l'impression d'avoir tout retirer, mais il n'en est rien, tout le long de ce processus, je prends régulièrement du recul sur la maquette. Je la fais tourner sur mon plateau pour voir comment se reflètent les effets sur l'alu, et juger si je dois continuer, arrêter ou même retirer de l'encre si c'est "too much".



• Le reste de la maquette est travaillé de la même façon. Détail qui a son importance sur la photo suivante, la disparition de l'emplacement du Pitot au bout de l'aile gauche. En effet, pour notre B-26B-55MA la sonde Pitot migre sous le nez de l'appareil. J'aurais préféré m'en rendre compte plus tôt dans le montage, mais c'est ainsi. J'ai inséré dans l'orifice prévu pour le Pitot un morceau de tube plein Evergreen que j'ai coupé à raz, poncé en protégeant les zones adjacentes. Et enfin, repeinture et repatine du bord d'attaque de l'aile.





• Les sorties d'échappements sont recouvertes avec un pinceau d'un mélange 50/50 de Nato Black et de Rotbraun Vallejo. Le tout est tamponné avec du pigment Track Rust.



• Autre correction tardive, on m'a fait remarquer qu'à priori Hasegawa s'était planté et avait rajouté deux vitres sur les portes de soute avant. Seules celles sur les portes arrière sont présentes et encore, pas sur toutes les versions du B-26, elles semblent avoir disparu assez rapidement de ce que je vois sur les photos d'époque.
Elles sont démasquées et peintes, reste à retoucher la patine. Je garde les vitres arrière tel quel, la correction serait trop pénible.



• Sur cette photo, vous pourrez aussi remarquer une retouche de la patine à l'intérieur des logements de train, jugés bien trop propres par rapport au reste de la machine, avec un lavis brun foncé.



• On finit cette mise à jour par les traces d'échappement, à main levé, à l'aérographe. En regardant les photos couleurs d'époque, on observe que les traces sont souvent très sombres et très marquées. J'ai commencé avec du H84 Mahogany, dilué à 80% environ, et une buse de 0.15 mm, et faisant plusieurs passages à l'horizontale pour faire doucement monter la densité. J'ai aussi fouetté, en des petits mouvements vifs, à la verticale tout le long du carénage.



• Dans un second temps, j'ai utilisé du X-18 Noir Satiné, car n'oublions pas que ces traces noirâtres sont à priori assez grasses ! Donc j'évite le Noir Matt.
Même recette, dilué à 80%, mais cette fois-ci en me concentrant sur le centre de la trace. Là aussi, il est important de prendre du recul sur la maquette et la faire tourner à la lumière assez fréquemment pour visualiser l'effet.



• Vu ici sous un autre angle. J'attire votre attention sur un détail du bord d'attaque, au niveau de la première bande blanche D-Day, en partant de la nacelle moteur. J'ai percé un trou au micro-foret sur les deux ailes à cet endroit. Cette prise d'air dont j'ignore la fonction est bien visible en photos, mais n'était pas représenté sur la maquette.



Les trappes de train doivent encore recevoir le même traitement, et ensuite, on pourra passer aux trainées d'huiles pour continuer de salir ce Marauder.
À bientôt et bon week-end !


Romain.

Bonsoir,

Putain, quelle leçon de maquettisme…

C’est du grand Art.

PeYo

100% d'accord.

Rarement vu un traitement de l'alu naturel aussi impressionnant ( les effets de patine sont peut-être un peu appuyés, mais c'est si beau ), ça place la barre fichtrement haute !

Bonsoir,

On en prends encore plein les yeux!
Bravo

Nicolas

Une œuvre d'art...

Diantre!!! bigre!!! Damned!!!!

Un grand merci à vous pour toutes ces éloges.
Déjà 7 mois de montage ! Et le positif est que je ne vois pas le temps passé, je ne ressens que très peu de lassitude comme ça peut arriver parfois avec un long projet. Il faut dire que la maquette est très saine, le sujet passionnant, et le Marauder beau sous tous les angles.
Quand je repense aux 6 mois sur le Flogger de Clear Prop, qui m'en ont paru 12, ça donne à réfléchir…

oulala...

En attendant la suite je vous partage un essai de photo sur fond noir, pas évident à maitriser avec un sujet tout alu.
En tout cas ça permet de constater la différence de rendu de la patine et de l'alu en fonction de l'éclairage !

Ici les effets apparaissent beaucoup moins appuyés, et finalement plus proche de la réalité que sur fond blanc



Romain

Bonsoir,

Pour commencer, voici la suite de la patine :

• Des projections de terre sont réalisées au niveau des trains à l'aide d'un lavis brun projeté en gouttelettes en utilisant un pinceau chargé d'un peu de mélange et d'une aiguille d'aérographe. On peut aisément retirer les gouttelettes non désirées avec un pinceau fin et un peu de diluant.



• Même chose pour les trappes qui reçoivent aussi un peu de H84 très dilué sur une bordure dans la continuité des traces d'échappements vu précédemment.



• Le ventre d'un Marauder étant bien souvent dégoulinant d'huile, je ne me suis pas privé ! Toujours avec de la peinture à l'huile et un pinceau, j'ai dessiné de longues trainées jusqu'au bout de la queue de l'appareil. J'ai utilisé de l'huile Sepia et Smoke ici. Il faut y passer un peu de temps pour affiner peu à peu les coulures, laisser s'évaporer le White Spirit pour revenir ensuite redéfinir certaines traces. Le pinceau doit seulement effleurer la surface d'un geste assez vif pour des résultats réalistes.



• Les moteurs R2800 Double Wasp en résine (Eduard) sont assemblés et les hélices préparées. Ces dernières demandent un peu de soin pour être propre après dégrappage. Elles sont également percées au niveau du moyeu pour pouvoir s'assembler sur les moteurs en résine.



• Un petit assemblage à blanc n'est jamais de trop ! Ici tout semble bien s'enquiller.



• Les voici peints et patinés ! Dans l'ordre : une couche d'apprêt noir, une couche d'alu SM204, masquage pour peindre le carter en H308, reprise au pinceau fin des biellettes en Noir Nato et des câbles d'allumage en Sand Yellow. Puis lavis noir Tamiya sur les cylindres et à l'huile brun foncé sur le carter. Enfin, brossage à sec du carter en Light Grey (ABT170). J'ai volontairement bien contrasté l'ensemble pour qu'ils soient mieux visibles une fois cloisonnés dans leurs capots.



• J'ai aussi terminé le nez vitré de l'appareil, les renforts sont peints à l'aide de masques en Noir Nato brillant.



À plus tard,
Romain

Romain, tu nous tues, c'est extraordinaire

Ah ouais... même les gouttelettes!!!!!

Tu vas chercher loin dis donc!!!!

Salut à tous, et merci à vous

Aujourd'hui, on s'occupe des dernières pièces annexes et on commence l'assemblage final. Ça sent bon !

• Les roues en résine, fournies dans la boite Eduard sont superbes et déjà aplatis au bon endroit, impeccable. Elles sont tout d'abord peintes en LP-11 en leur centre, puis masquées. Le pneu en lui-même est peint en Rubber Black XF-85.
La patine consiste en un lavis brun foncé à l'huile sur les jantes, et Rainmark Effects (Ammo) dans les rainures. Des pigments sont tamponnés par la suite, j'ai utilisé du Europe Earth (AK) et un pastel sec marron. Il est réduit en poudre fine en grattant le pastel à l'aide d'une lame de scalpel.



• Les témoins rouges sont peints en acrylique Vallejo au pinceau.



• Les hélices sont peintes avec une base alu, le bout des pales est repris avec un mélange de H4 (10 parts) et de H24 (3 parts). Pour un masquage précis et constant d'une pale à l'autre, j'ai utilisé de la bande millimétrée Tamiya.
Les pales sont peintes en Nato Black XF-69 et le moyeu en SM201 en masquant cette fois-ci la totalité des pales.

•Vient ensuite la patine à l'aide de Rainmark Effects, brossé dans le sens du vent relatif en utilisant un pinceau imbibé de diluant pour obtenir des traces assez sobres.
Avec le même produit, j'ai projeté quelques micro-gouttelettes çà et là en usant de la même technique que décrite précédemment dans le montage. Les bordures sont brossées en Gris Froid (Rembrandt)
Enfin, avec un morceau de mousse et de la peinture Alu Vallejo, j'ai créé quelques discrètes marques d'usures sur le bord d'attaque des pales.

•Pour les décalques, j'ai verni en brillant les pieds de pales, posé les marquages puis repassé localement une fine couche de vernis Matt.



• Plusieurs choses à voir sur la photo suivante. Déjà les moteurs et leurs capots sont définitivement en place. Attention au parallélisme ! J'ai préféré utiliser de la colle blanche afin d'avoir plus de temps pour les orienter correctement après avoir installé les capots par-dessus.

• Ensuite les canons (Master) de fuselage sont en place. Ils ont été retaillés pour faire la bonne longueur une fois glissés dans leurs logements.

• Enfin, le pare-brise est démasqué, patiné et les vitres coulissantes sont en places ! Elles sont taillées dans de la carte plastique transparente fine. Après un premier échec avec de la colle blanche qui s'est soldée par une partie de cache-cache dans le cockpit , j'ai préféré de la cyano "60 sec". Mais la manœuvre est tendue ! D'abord, on colle la vitre sur son bord long, et on attend quelques secondes que la colle prenne un peu. Puis, on fait pivoter la fenêtre vers l'intérieur avec une precelle en priant qu'elle ne tombe pas, pffiou pas mécontent d'en avoir fini avec ça !



• Les trains d'atterrissages sont désormais en place. Rien de spécial à dire à leur sujet, juste faire attention à l'angle assez prononcé des jambes et au parallélisme. La patine devra être reprise pour s'intégrer avec les logements de train. Les compas sont en photodécoupe et j'ai aussi ajouté deux durites de frein en fil d'étain, peint en noir.



• Le moment de vérité ? Youpi ! Le lestage est suffisant ! Je vais pouvoir installer le dernier hublot à droite.



Encore pas mal de détails à installer, fignoler, mais on n'a jamais été aussi près du but ! Et je suis bien content de le voir fièrement dressé sur ces pattes.

À bientôt,
Romain

C'est de toute beauté tout ça.

Juste que cet appareil étant tout de même assez fatigué, j'aurais insisté un peu sur les pales d'hélice.

Manu a écrit : sam. 7 déc. 2024 23:18 C'est de toute beauté tout ça.

Juste que cet appareil étant tout de même assez fatigué, j'aurais insisté un peu sur les pales d'hélice.

Pas nécessairement, le contraste peut-être très intéressant.
Les pales d'hélices c'est du consommable, elles peuvent très bien avoir été changées et pas forcément symétriquement.

Sinon très chouette boulot, je bave. Plein de trucs et astuces à glaner.
Tes photos rendent également hommage à ton travail.
Chapeau !

Oui pour les pales, on peut vraiment faire à sa guise, je suis parti sur un entre-deux qui s'intègre bien avec le reste de l'avion une fois en place. Dans mon dossier d'archive photos, on trouve un peu de tout. Mais en moyenne, elles sont en "assez bon état" on va dire.
Merci pour vos commentaires

Salut à tous,
On y est, c'est le clap de fin pour le Marauder, avec la mise en place des derniers éléments et détails !

• Le nez est mis en place, à l'intérieur vous pouvez voir une gaine d'air, installée juste avant la fermeture. Je l'ai fabriqué à l'aide fil de cuivre enroulé autour d'un microforet. Cela permet d'obtenir une gaine du diamètre voulue et très facile à mettre en forme. Cela facilite son installation. Elle est collée à l'aide de cyano sur la paroi interne du fuselage. La partie visible dans le nez vitrée se glisse d'elle-même le long de la pièce transparente sans besoin d'être fixée.



• Différents types de viseurs ont été installés sur le B-26 en fonction des versions. Une photo d'époque du nose art du "Milk Run" permet de parfaitement les discerner pour notre appareil.
Ils sont reproduits en photodécoupe et micro-tube. Le pitot en photodécoupe est installé sous le nez.



• Les tourelles dorsales et arrière sont en place. Elles ont été détaillées à l'aide de la photodécoupe Eduard et des canons Master.
Ces derniers sont vraiment un ajout indispensable pour le réalisme selon moi.



• L'équipement radio a également connu différentes versions. Je me suis basé sur la photo couleur visible dans mon premier message de ce pas à pas et aussi d'un appareil au serial très proche (42-96142 "Dee Feater").
Ici les câbles sont reproduits à l'aide de fil hyper fin AK (première utilisation me concernant) et les isolateurs en colle blanche repris plus tard au pinceau. Les câbles sont fixés à la cyano, il y a un coup de main à prendre pour les manipuler avec les precelles étant donné leur finesse et élasticité.
Les poignées en photodécoupe sont peintes en rouge, elles ajoutent une touche de couleur vraiment bienvenue !



• Deux antennes radio sont présentes, une sur le nez et une autre derrière le logement de train avant. Elles sont reproduites avec du fil de pêche extra fin peint en noir.



Et ainsi s'achève ce montage, encore merci de l'avoir suivi et pour vos nombreux commentaires.
Les photos finales sont encore à faire et seront postées d'ici à quelques jours !

À bientôt,
Romain

Sans conteste le plus beau B-26 que j'ai vu toutes échelles confondues.

Un petit régal du début à la fin, une quantité de travail non négligeable mais un résultat époustouflant.

Félicitations.