Master194.com

Dans ce montage que je vais essayer de présenter de manière modulaire, je commence en vous parlant de l'entrée d’air, qui est un point important à travailler sur ce kit, même sans se lancer dans la conversion SLFC. On sait que le F-16 dans ses versions opérationnelles a été doté de deux variantes entrées d’air :

- La NSI (Normal Shock Inlet) qui équipe les F-16 à moteur P&W F100, toutes versions confondues, ainsi que les premiers F-16 à moteur GE F110 (Block 30 jusqu’aux F-16C 86-0261 et F-16D 86-0043, ainsi que les F-16N)

- La MCID (Modular Common Inlet Duct), surnommée « big mouth » et à la section agrandie pour alimenter en air les versions plus puissantes du GE F110 montées sur les C Block 30 tardifs, 40, 50 et 60 (UAE).

Le F-16XL biplace fut initialement équipé d’un moteur GE F101 DFE (dérivé du de celui du B-1 Lancer et précurseur du F110), et non d’un P&W F100 comme le monoplace, mais toujours associé à une entrée d’air NSI.



Là où ça se complique, c’est qu’au cours du programme d’essais USAF, en 1985, la décision fut prise de remotoriser le XL-2 avec un F110-GE-100, nécessitant un débit d’air supérieur de 10%. La MCID n’était pas encore développée, et General Dynamics conçut une entrée d’air spécifique, dénommée LNSI (Large Normal Shock Inlet), qui ne ressemble absolument pas à la MCID. Une photo du même, en essais USAF, après modification :



En comparaison à la même échelle, ça donne ça :



Evidemment Kinetic nous recycle ses grappes de F-16 « classiques », donc : il faut scratcher.

Pour scratcher, on va partir de la NSI de la boîte, tranchée verticalement en son milieu pour l’élargir, et aux coins supérieurs de laquelle on substituera ceux d’une MCID Hasegawa (boîtage Block 50, ref. PT32, qui n’est pas de la toute première justesse de toute façon) pour les rendre plus « carrés ». Avec un peu de mastico-ponçage ça devrait le faire.



Et donc, en remplaçant au passage le puits de train avant par un Aires :





La suite : essai d’une nouvelle (pour moi) technique de peinture interne…

Merci pour cet histoire d'entrees d'air !

On sent que tu as un peu travailler le sujet !!

Ça taille dans le vif dès le début, j'adore
Merci d’expliquer cette histoire d'entrée d'air, c'est plus clair maintenant.

Bien étudié, bien expliqué, bien photographié, que demander de plus

Ca va être un montage passionnant ! Je vais suivre ça avec grand intérêt

Bien joué pour la modif de l'entrée d'air.

Pour la peinture de ce genre, j'avais vu sur le net, il y a bien longtemps, un type qui achetait de la peinture blanche épaisse (genre "ripolentine" ou quelque chose qui y ressemble, il était pas français le gars ).
Il trempait son entrée d'air direct dans le pot et laissait égoutter.
L'épaisseur de la peinture faisait qu'on ne voyait plus les joints internes, plots d'éjection mal placés ou autre qu'on peut trouver dans ces conduits.
Il l'avait testé sur un conduit de F-16 et d'A-7 Hasegawa et ça rendait très bien; une méthode simple et rapide.

Bon mais j'imagine que tu as déjà réfléchi à tout ça, c'était juste une idée

Bonne suite.
Olivier

Puissante rétro ingénierie sur ce dossier d'entrée d'air, c'est du high level sérieux !

Aie c'est toujours le big soucis ces peintures dans un profond puits, les peintures cellulo bien épaisse s'y prêtent bien (exemple primer blanc Alclad bien couvrant), grosse brosse ronde, couche après couche sans trop insister sur la quantité. My two pennies.

Bonne suite, elle s'anconce très bien cette affaire de plasturgie radicale.


Oliv'

Non je n’ai pas disparu, mais j’ai eu quelques déboires que je m’en vais de ce pas illustrer.

J’ai donc tenté, pour la mise en couleurs du conduit d’entrée d’air, la technique du remplissage à la peinture largement vantée en divers lieux. Et pour rendre la chose didactique, j’ai commencé par une zolie photo des ingrédients :



Pour continuer dans le didactique, je me suis entouré de la charmante et blonde assistante qui partage mes rocambolesques aventures (disons plus prosaïquement que j’ai embauché mon épouse ) pour me tenir l’appareil (de photo, l’appareil, de photo, bande d’obsédés !), car on n’est pas Shiva-aux- mille-bras non plus. Jusque-là tout va bien :



Quand soudain (Non. Je le refais avec le ton de Desproges dans le sketch sur les piles) « Quand soudain » :



Plaf. Inondation, débordement, tsunami généralisé de peinture blanche sur toute la pièce et les logements de train, évidemment insuffisamment protégés, et accessoirement sur la belle table en teck bleu des Vosges, et déferlement de jurons matrimoniaux divers dans la campagne normande environnante.

« Nonmaistucommencesàmefairechieravectesboutsdeplastiqueàlaconc’esttoujourspareiletenplustuasruinélatabledemaman !!! » (ou un truc du genre, je me souviens plus, je me protégeais la tête avec les mains).

A ce stade de ma vie, j’hésite entre trois options :

a. Tout plonger dans le pot de peinture histoire d’en finir une bonne fois pour toutes
b. Prendre un air détaché en disant doctement « c’est normal chérie, la technique n’est pas encore tout à fait au point, je l’avais prévu, j’ai tout prévu, un coup d’essuie-tout et on recommence »
c. Tenter de tout décaper à la jaja quelconque au risque de dissoudre toute la belle résine et la belle gravure et reprendre tout depuis le début.

La suite se passe photos, puisqu’ayant naturellement choisi de persévérer et d’itérer dans le choix b, je me suis bientôt retrouvé avec autant de peinture sur les mains que partout sur les pièces, et que nonobstant l’impossibilité de manipuler mon appareil photo, je ne me suis pas senti le cœur à vous faire partager ce long (un week-end de 4 jours entier, à vrai dire) et poisseux moment de solitude (la blonde et charmante assistante susnommée ayant déjà pris le parti d’aller faire un tour ailleurs).

De retour à dans mes pénates de banlieue parisienne, je me suis empressé de retrouver mon cher aéro, mon cher compresseur et ma chère Tamiya X-2 pour enfin parvenir à quelque chose de potable. Voilà donc le potable.



Mais une fois intégré au bidon de l’engin, avec un peu de travail de peinture, je pense avoir à peu près récupéré la situation…





La suite : le bureau biplace !

The Arrowhead a écrit :Non je n’ai pas disparu, mais j’ai eu quelques déboires que je m’en vais de ce pas illustrer.

J’ai donc tenté, pour la mise en couleurs du conduit d’entrée d’air, la technique du remplissage à la peinture largement vantée en divers lieux. Et pour rendre la chose didactique, j’ai commencé par une zolie photo des ingrédients :



Pour continuer dans le didactique, je me suis entouré de la charmante et blonde assistante qui partage mes rocambolesques aventures (disons plus prosaïquement que j’ai embauché mon épouse ) pour me tenir l’appareil (de photo, l’appareil, de photo, bande d’obsédés !), car on n’est pas Shiva-aux- mille-bras non plus. Jusque-là tout va bien :



Quand soudain (Non. Je le refais avec le ton de Desproges dans le sketch sur les piles) « Quand soudain » :



Plaf. Inondation, débordement, tsunami généralisé de peinture blanche sur toute la pièce et les logements de train, évidemment insuffisamment protégés, et accessoirement sur la belle table en teck bleu des Vosges, et déferlement de jurons matrimoniaux divers dans la campagne normande environnante.

« Nonmaistucommencesàmefairechieravectesboutsdeplastiqueàlaconc’esttoujourspareiletenplustuasruinélatabledemaman !!! » (ou un truc du genre, je me souviens plus, je me protégeais la tête avec les mains).

A ce stade de ma vie, j’hésite entre trois options :

a. Tout plonger dans le pot de peinture histoire d’en finir une bonne fois pour toutes
b. Prendre un air détaché en disant doctement « c’est normal chérie, la technique n’est pas encore tout à fait au point, je l’avais prévu, j’ai tout prévu, un coup d’essuie-tout et on recommence »
c. Tenter de tout décaper à la jaja quelconque au risque de dissoudre toute la belle résine et la belle gravure et reprendre tout depuis le début.

La suite se passe photos, puisqu’ayant naturellement choisi de persévérer et d’itérer dans le choix b, je me suis bientôt retrouvé avec autant de peinture sur les mains que partout sur les pièces, et que nonobstant l’impossibilité de manipuler mon appareil photo, je ne me suis pas senti le cœur à vous faire partager ce long (un week-end de 4 jours entier, à vrai dire) et poisseux moment de solitude (la blonde et charmante assistante susnommée ayant déjà pris le parti d’aller faire un tour ailleurs).

De retour à dans mes pénates de banlieue parisienne, je me suis empressé de retrouver mon cher aéro, mon cher compresseur et ma chère Tamiya X-2 pour enfin parvenir à quelque chose de potable. Voilà donc le potable.



Mais une fois intégré au bidon de l’engin, avec un peu de travail de peinture, je pense avoir à peu près récupéré la situation…





La suite : le bureau biplace !

Beau boulot, vraiment

Par contre moi je fais ca avec ma femme, plus de maquettes

The Arrowhead a écrit :Non je n’ai pas disparu, mais j’ai eu quelques déboires que je m’en vais de ce pas illustrer.

J’ai donc tenté, pour la mise en couleurs du conduit d’entrée d’air, la technique du remplissage à la peinture largement vantée en divers lieux. Et pour rendre la chose didactique, j’ai commencé par une zolie photo des ingrédients :



Pour continuer dans le didactique, je me suis entouré de la charmante et blonde assistante qui partage mes rocambolesques aventures (disons plus prosaïquement que j’ai embauché mon épouse ) pour me tenir l’appareil (de photo, l’appareil, de photo, bande d’obsédés !), car on n’est pas Shiva-aux- mille-bras non plus. Jusque-là tout va bien :



Quand soudain (Non. Je le refais avec le ton de Desproges dans le sketch sur les piles) « Quand soudain » :



Plaf. Inondation, débordement, tsunami généralisé de peinture blanche sur toute la pièce et les logements de train, évidemment insuffisamment protégés, et accessoirement sur la belle table en teck bleu des Vosges, et déferlement de jurons matrimoniaux divers dans la campagne normande environnante.

« Nonmaistucommencesàmefairechieravectesboutsdeplastiqueàlaconc’esttoujourspareiletenplustuasruinélatabledemaman !!! » (ou un truc du genre, je me souviens plus, je me protégeais la tête avec les mains).

A ce stade de ma vie, j’hésite entre trois options :

a. Tout plonger dans le pot de peinture histoire d’en finir une bonne fois pour toutes
b. Prendre un air détaché en disant doctement « c’est normal chérie, la technique n’est pas encore tout à fait au point, je l’avais prévu, j’ai tout prévu, un coup d’essuie-tout et on recommence »
c. Tenter de tout décaper à la jaja quelconque au risque de dissoudre toute la belle résine et la belle gravure et reprendre tout depuis le début.

La suite se passe photos, puisqu’ayant naturellement choisi de persévérer et d’itérer dans le choix b, je me suis bientôt retrouvé avec autant de peinture sur les mains que partout sur les pièces, et que nonobstant l’impossibilité de manipuler mon appareil photo, je ne me suis pas senti le cœur à vous faire partager ce long (un week-end de 4 jours entier, à vrai dire) et poisseux moment de solitude (la blonde et charmante assistante susnommée ayant déjà pris le parti d’aller faire un tour ailleurs).

De retour à dans mes pénates de banlieue parisienne, je me suis empressé de retrouver mon cher aéro, mon cher compresseur et ma chère Tamiya X-2 pour enfin parvenir à quelque chose de potable. Voilà donc le potable.



Mais une fois intégré au bidon de l’engin, avec un peu de travail de peinture, je pense avoir à peu près récupéré la situation…





La suite : le bureau biplace !

Merci pour la tranche de rigolade à lire tes aventures
oui, je sais ( avec la voix de Gabin imitée par Luis Rego ) c'est pas bien de se gausser des déboires de ces petits camarades
et pour ce qui est de la récupération de "l'à peu près" comme ça
bonne suite

Ne jamais mêler sa chère et tendre à ses expériences, ça fini toujours pareil ....
Sympa la peinture de tes puis de trains

Merci pour le partage d'info

-D'une c'est toujours utile.
-De deux comme c'est bien écris ben j'ai bien rigoler.
-De trois ça rend tes montages exceptionnel plus humain car du coup je sais qu'à toi aussi il t'arrive de te planter.

Superbe travail au vu des dernières photos dans tous les cas.

whaou vachement téméraire le coup de la crème glacée directe dans le siphon!!

le résultat final après émulsion à l'aéro est franchement superbe!

Super travail en ce qui concerne la "récupération" ! C'est vachement beau !
Par contre, Je vois sur les photos que tu conserves, à mon grand étonnement, tes bagues/alliances et autres montres pour ce genre de travail. C'est vraiment le genre de truc que je proscris totalement depuis une séance de peinture mémorable de Ferrari 375 plus à mon époque FEELING 43 ! Le bracelet de la montre de mon pépé Corso-Toulonnais (un souvenir inestimable pour moi donc ! Il était gentil mon pépé...) s'est retrouvé rouge (300 CORSA !) de confusion de ma maladresse...
Si je peux me permettre un humble conseil, les gars, pour la peinture, laissez tomber les bijoux de famille et utilisez des gants !
J'espère que tu as pu récupérer la "table-en-teck-de-maman" !

Bjr,
Au final ça le fait très bien et on s'est tous payé une bonne tranche de rire.
Bonne chance pour les prochaines réunions de famille sur la table en question.
Aerophil.

Excellent!
Mais puisque tu as choisi de persévérer, tu valides finalement la méthode, ou pas?
Pour le reste, j'aime beaucoup la peinture de tes puits de train...
P.

Patrick a écrit :Excellent!
Mais puisque tu as choisi de persévérer, tu valides finalement la méthode, ou pas?
P.

Lui surement oui, sa femme surement non

Patrick a écrit : Mais puisque tu as choisi de persévérer, tu valides finalement la méthode, ou pas?
P.

Mitigé.
Nonobstant mes déboires de débordement, après avoir fait qq essais juste en trempant un manche de pinceau dans le pot, j’ai eu peur que la peinture assez épaisse ne craquelle en séchant. Du coup j’ai rajouté un peu d’eau directement dans le pot : erreur ! J’ai dû m’y reprendre à 3 fois pour avoir une couche bien couvrante et quand même finir au coton-tige de Micromesh + une couche de X-2 à l’aéro.
Mais je ne m’avoue pas vaincu, j’ai un bon RETEX, et il y a un autre F-16 en chantier qui va y passer aussi !

Bon, ben on va attendre le résultat de la deuxième tentative, alors...
A toutes fins utiles, les gants en latex se vendent par paquet de 50 en grande surface...
P.

Patrick a écrit :A toutes fins utiles, les gants en latex se vendent par paquet de 50 en grande surface...

Une nappe en plastique pourrait aussi trouver une utilité quelconque, si futile soit elle....

Splendide tuto.

Montage d'anthologie.

Olivier

Magnifique montage, j'ignorais même l'existence de cette version biplace...

Et merci pour le partage d'expérience, j'ai bien rigolé... Tout en me remémorant quelques expériences tout aussi malheureuses...

Je vois qu'il n'y a pas que chez moi qu'il y a du sport
Même si je ne suis pas du tout forty-heighter, le sujet est très original et sort des sentiers battus, bravo
Quant aux "solutions miraculo-originales", ça permet de maintenir sa cervelle en mode "faut que j'trouve une soluce pour avancer l'truc-muche" !