Master194.com

Merci.
Dixième membre du club!
Le 12 décembre 2012, c'est au tour de la Corée du Nord de mettre en orbite le satellite Kwang Myong Song 3 (KMS-3-2) avec la fusée Unha-3. Avec ce tir, le monde a peur car il devient évident que ce pays est aussi capable de mettre en œuvre de puissants missiles stratégiques. Lanceurs de satellites et missiles nucléaires ont toujours été intimement liés.
La R7 de Spoutnik n'était rien d'autre que le premier ICBM russe SS-6 Sapwood.

C'est au tour de la Corée du Sud qui satellise STSAT-2C, le 30 Janvier 2013 avec une fusée KSLV-1 dont le premier étage est russe (élément de fusée Angara). Cette réussite arrive après deux échecs en 2009 et 2010. L’accès à l'espace n'est jamais un long fleuve tranquille.
maquette du site:
http://www.cardmodels-r.narod.ru/index-e.htm

Pétard je ne pensais pas qu'il y avait autant de pays capable de lancer des satellites

Je vous laisse le soin de déterminer si la Nouvelle Zélande peut être considérée comme la douzième puissance spatiale ou non.
Certes la fusée Electron a mis en orbite 4 minisatellites le 21 Janvier 2018 à partir de la Nouvelle Zélande mais la société Rocket Lab, bien que soutenue par ce pays est privée et en partie américaine.









Fin provisoire de cette série. Lundi, début de présentation de l'une des plus fameuses fusées américaines: la Delta.

Belle série de lanceur, vivement la suite

Merci.


Petite histoire en maquette au 1/220 des lanceurs américains Delta.

En 1954, l'US Air Force décide de se doter d'IRBM (missiles à tête nucléaire de moyenne portée) pouvant par exemple atteindre l'URSS depuis la grande Bretagne.
La firme Douglas remporte le marché et présente en Octobre 1956, le tout premier SM75 Thor (1 étage avec moteur Rocketdyne LR 79 oxygène liquide-kérosène).
Le premier tir (Thor 101) a lieu le 25 Janvier 1957.
L'engin (c'est celui que représente la maquette du jour) se soulève lourdement de quelques mètres et retombe en explosant.
La maquette est de Niels Knudsen et Eric Truax.

Les essais se succèdent avec de nombreux échecs.
Fin 1957, la fusée a finalement réussi ses premiers vols à distance maximale.
Commencent alors durant l'année 1958 les tests de guidage et de rentrée dans l’atmosphère de la tête nucléaire.

La maquette représente un autre missile Thor durant les essais.(maquette Scissorsandplanes).

Le missile Thor devient opérationnel comme IRBM en 1959. Il peut être transporté en avion cargo et il est surtout déployé en Grande-Bretagne.
Il peut délivrer une charge de 1,45 mégatonne à 2400km et il est mis à feu directement depuis sa remorque.Voir ma maquette au 1/110 ici:
http://fighters.forumactif.com/t83529-t ... light=thor
La maquette du jour représente le missile avec son cône GE Mk 2RV, sorte de bouclier qui protège la bombe durant sa rentrée atmosphérique. Le RV (reentry vehicle) est un élément crucial du missile, l'un des plus compliqué à mettre au point.
Des centaines de fusées d'essai ont été tirées rien que pour mettre au point les RV. (programme X17 par exemple).
De nos jours, les puissances nucléaires travaillent toutes sur des RV manœuvrant pouvant éviter les défenses de l'adversaire.
Plus tard quelques Thor recevront le cône ablatif Mk3 plus effilé. (si vous avez des photos de cette variante, j'aimerais voir).

Je ne viens pas assez souvent le dire mais j’adore ce sujet

J’ai des contacts avec AxmPaperModel il fait des supers modèles. Je lui ai envoyé quelques trucs sympa ça ne devrait pas tarder à sortir.

Jérome a écrit :Je ne viens pas assez souvent le dire mais j’adore ce sujet

J’ai des contacts avec AxmPaperModel il fait des supers modèles. Je lui ai envoyé quelques trucs sympa ça ne devrait pas tarder à sortir.

Merci.
Les modèles AXM sont en effet parmi les plus beaux et les plus nombreux. j'en ai monté quelques uns qui apparaitront sur ce post.

60 Thors IRBM sont donc déployés en Grande Bretagne à partir de 1959. Ils sont répartis sur 4 bases et servis par des équipages anglais (1000 hommes par site). Ils sont abrités sous des hangars métalliques rétractables, en position horizontale sur leur remorque.
En théorie, un tir peut être effectué en 15 minutes.
Ce déploiement s’achève en 1963 et les missiles retournent aux USA où ils serviront à différents essais.
Mais si la carrière du Thor IRBM a été courte, il va passer à la postérité dans un autre domaine:
il va devenir lanceur spatial.

La maquette 'Eric Truax et Niels Knudsen montre un Thor IRBM déployé en grande Bretagne.







Transport en avion cargo:


Construction des hangars:


En position de tir:


Schéma d'un site de tir:

Je ne connaissais pas du tout ce lanceur, on en apprend tout les jours!

En ajoutant au missile Thor un deuxième étage (qui est le deuxième étage de la fusée Vanguard, fonctionnant à l'UDMH et acide nitrique), on obtient le Thor Able.
Il est utilisé par l'US Air Force pour tester des RV (protection de rentrée atmosphérique) pour la charge nucléaire du futur missile Atlas.
En rajoutant un troisième étage à poudre, on obtient un lanceur capable d'envoyer vers la Lune la sonde Pioneer.
Les trois tirs sont des échecs.

La maquette, disponible ici:
http://www.nielspapermodels.com/index.html
représente le Thor Able 130 du deuxième tir qui échoua de peu. Suite à un problème de guidage et à une mauvaise séparation du deuxième étage, la sonde ne put accélérer suffisamment et retomba dans le Pacifique.
Mais la carrière du Thor Able n'est pas terminé pour autant!

C'est passionnant !

Merci.

Le premier avril 1960, un nouveau Thor-Able est tiré par la NASA.
Il met en orbite le premier satellite météorologique TIROS 1 (Television and InfraRed Observation Satellite) qui va notamment découvrir l'enroulement en spirale des grands systèmes nuageux.





La première image de télévision de la terre depuis l'espace.

En 1960, une variante plus puissante de l'étage Able est mise au point. De plus, pour la première fois au monde cet étage peut être rallumé en vol ce qui permet de meilleures insertions en orbite.
La fusée devient la Thor Ablestar.
19 seront tirées (dont 7 échecs) avec principalement des satellites de communication et d'aide à la navigation pour l'armée.
Le Thor Ablestar disparait en 1965 mais son évolution connaitra un grand succès.
Maquette Scissorsandplanes.

Une belle lignée

Merci.
Certains Thors rapatriés du Royaume Uni vont être équipés d'un deuxième étage à carburant solide et d'un système de stabilisation et de guidage innovant et deviennent des Thor Burner.
La maquette représente un Thor Burner 2, (12 tirs de 1966 à 1971 sans échecs, essentiellement des satellites militaires météorologiques).
Maquette Scissorsandplanes.

Super interressant, merci!

Son altesse a écrit :Super interressant, merci!

Tout à fait, on apprend beaucoup sur ce poste.

Merci.

Doté d'un troisième étage, le Thor Burner 2 devient le Thor Burner 2A (8 tirs de satellites météo militaires, le dernier en février 1976 avec 1 échec).
Maquette Scissorsandplanes:

Ben il y en à eu pas mal de versions de Thor

Et ce n'est pas fini!

Le Thor-ISS (rien à voir avec la station spatiale internationale actuelle) était une variante plus puissante du Thor Burner où la charge embarquée (un satellite météo militaire) possédait son propre moteur et son propre système de contrôle (Integrated Stage System), jouant le rôle du troisième étage.
5tirs, le dernier en Juillet 1980, 1 échec.

Afin de mettre en orbite leurs nouveaux satellites espions du programme Corona (rien à voir avec le virus), les USA développent un nouveau deuxième étage appelé Agena. C'est en fait un véritable petit vaisseau spatial pouvant s'orienter en orbite qui deviendra célèbre lors des missions Gémini notamment (entrainement aux rendez vous en orbite).
La Thor Agena A, première version est tiré 16 fois avec 6 échecs.
Maquette Scissorsandplanes.







Petit rappel en maquette du programme Corona:

Au début des années 60 , les USA envoient les premiers satellites espions , lancés par des fusées Thor Agena puis Atlas Agena pour photographier le territoire de l'URSS.
La technologie ne permettant pas encore d'envoyer les photos prises par liaison radio ; ils utilisent des pellicules qui une fois impressionnées sont envoyées dans 2 capsules à l'avant de l'engin.
Une fois la première capsule pleine , elle est éjectée vers la terre et récupérée après sa rentrée dans l’atmosphère par un avion C119 qui croche le parachute en plein vol avec un grappin.



Puis c'est le tour de la deuxième capsule et le satellite a terminé sa carrière opérationnelle.
Cette méthode un peu archaïque donna cependant des résultats remarquables malgré de nombreux échecs.
Maquette papier réduite au 1/96 de Rocketmantan:

Woaw! Merci pour le partage, super intéressant!

Pour ta première série, tu pourrais ajouter Falcon 1, le premier engin privé arrivé en orbite.