Bien qu'habitant à qq centaines de mètres des premiers champs de la Beauce, l'appart était dans une résidence coincée entre la Seine et la Nationale, à flanc d'une colline raide !
Soit c'était de jeunes couples (sans enfants ou nourrisson), soit des de jeunes futurs retraités (comprendre : des quinquas enfin libérés de leur progéniture), donc j'étais quasi le seul gamin des 112 appartements.
Peu de maquettes, j'avais pas d'argent de poche.
La 1ère fut une Heller (voilier LA FAUVETTE, trop compliquée; c'est un cousin ... 40 ans de plus que moi qui l''a assemblée). Ensuite un voilier Heller cadet (Phénix).
Et voici Matchbox.
Wellington et P-40.
Le Wellington a fini sous les coup de la DCA (comprendre : jouant à la balle de tennis dans ma chambre [cf plus haut; pas d'espace pour jouer dehors], je faisais donc -façon M. Jourdain- un mix pelote basque/jeu de paume / squash) ...
et la Matchbox -comme le (vrai) Wellington !-, ben c'est du costaud !
Mais au 4e ou 5e coup direct (bien volontaire, Votre Honneur !) et après qq séances de recollage, train d'atterrissage et pales d'hélice n'étaient plus disposés à reprendre place.
Le P-40 fut le 1er à être peint. Le crâne (de profil) en jetait plus que le Jolly Roger
Puis vint le He 115.
A une heure de train, Paris.
Le Paquebot était loin de la gare de Lyon (*).
Je lui préférais Eol, Trame et la machine à vapeur.
Finalement peu de maquettes.
Faut dire que j'avais "hérité" d'un camp d'indiens complet constitué patiemment par mes frères et soeurs : des chariots (un en plastique du commerce, bof ! deux ou trois faits maison, bien plus réalistes [en bois et tissus, armatures en fil de fer... réalistes, quoi !]).
Des tipis (moulés... tiens! mais qui avait pu produire cela ?), tout un tas de personnages (grand chef indien à plumes, qq guerriers, des sqaws, des tuniques bleues) et des animaux.
QQ chevaux (trop peu vu les personnages et voitures) et toute une animalerie (cochons, poules, chiens, ...).
Il y avait tout pour faire vivre un campement : des feux de camps (flammes dessinées sur papier et mis en croix), des jarres et écuelles, bassines remplies de tout un tas de "graines" (le maïs était qd même très disproportionné

).
A l'époque, une paire de chaussure de qualité était en vrai cuir et se signalait par une petite peau tannée fixée au lacet. Bien sûr, récupérée et pile poil à l'échelle pour être placée sur un cadre en train de sécher.
Plus surprenantes, des peaux avec poils qui tenait le rôle de peaux de bête pour l'hiver : où les frangins/frangines avaient-ils dégotté cela ?
Bien que les western étaient courant à la TV et qu'on les regardaient (2 chaînes pas plus!), je n'ai pas fait beaucoup de batailles. La vie quotidienne du camp occupait déjà pas mal !
Tout cela tenait dans un grand carton (disons 40x60x80), avec un rangement façon tétris (qui n'existait pas encore !) qui imposait d'y aller avec soin : env. 1/2 journée à déballer et positionner; une journée à ranger (les graines etc ... avaient des compartiments dans des boîtes de cigarillos compartimentées).
J'avais une grande chambre et alors tout l'espace hors lit et bureau était alors consommé.
Il fallait marcher par grands pas pour passer de l'entrée à la chaise ou au plumard, ou aller ouvrir la fenêtre.
Au bout d'une semaine, ma mère rouspétait.
A la fin du 2e WE, il était temps de ranger !
Donc avec un tel trésor (je pèse mes mots : tout ceci, fait de bric et de broc était remarquable d'homogénéité et d'échelle [sauf les grains de maïs]), pas moyen de s'ennuyer et faute de pognon, la maquette n'a pas eu trop mes faveurs.
Désolé pour la longue digression (émotion, quand tu nous tiens !) mais je reviens à Matchbox.
J'ai passé mes étés 70-75 en colonie de vacances via la CAF (**) de l'Oise. Six semaines par an dans le Massif Central. Avec 300 autres gamins.
Pas de maquettes, on était loin de tout et vraiment au bout du monde (la route s'arrêtait là, plusieurs km après la dernière demeure !). Une super ambiance que j'ai recroisée au hasard de nos vacances "guidées façon coutelas de Rahan".
Cette fois, 30 ans après, tenant le volant, j'ai pris le temps d'explorer la région.
La (petite) ville la plus proche (Craponne-sur-Arzon) a déjà mal à l'expatriation/désertification. Je tombe sur ce qui fut la maison de la presse/papeterie/souvenirs.
Sur la vitrine, un autocollant Heller.
L'établissement a dû mettre la clef sous la porte récemment.
L'intérieur est vide mais les présentoirs sont là dont un Matchbox et à côté le rack à peinture.
ça m'a fait un pincement au coeur... alors que je n'y avais jamais mis les pieds.
Mais c'était le symbole d'un changement d'époque.
Et donc, j'ai un PK-404 qui m'avait été offerts par un ancien voisin venu nous visiter dans notre nouvelle ville : "un ancien à hélice [le He 115 PK-401] et un jet, je ne sais pas ce que tu préfères"
Je ne sais plus comment je me suis procuré peu après (vers mes 15 ans ?) le 109E au 1/32e (PK-502), toujours ni monté, ni même attaqué.
(*) je plussoie : c'était les vendeurs les plus sympas ... qd un moustachu consentait à mettre un terme à leur bavette! Plus d'une fois, je suis reparti sans avoir pu en placer une une !
C'est là qu'un revendeur (pas le fils du patron puisqu'il a demandé d'être discret) m'a vendu sa collect d'Air Fan depuis le N°1

(à demi-prix des PA du mag

)
(** ) pas la Confederate Air Force .... la Caisse d'Allocations Familiales !