Eduard nous habitue à des maquettes de grande qualité. Avec le SE.5-A, il n'y a pas lieu d'être déçu. La qualité du moulage est quasiment parfaite (tout au plus on pourrait reprocher des nervures d'aile un peu trop marquées), les ajustements des pièces sont très précis et la conception de l'ensemble est bien étudiée ce qui rend le montage presque facile. Les très nombreux détails de l'intérieur s'ajustent au mieux. Malheureusement une grande partie d'entre eux ne seront pas visibles quand le fuselage sera fermé. A noter des pièces minuscules parfaitement moulées et dont la précision remet en cause l'utilité de la photodécoupe.
Il n'en demeure pas moins que le SE.5 est un biplan fortement haubané et que le travail des "ficelles" reste un morceau de choix qui demande de la patience et de l'organisation.
Je suis désolé pour ceux qui auraient aimé les photos "pas à pas" du montage, mais je n'ai pas réussi à faire des clichés "macro" suffisamment nets qui auraient été nécessaires vu la petitesse des détails. Je me limiterais donc à quelques informations générales mais je répondrai à toutes les questions qu'on voudra bien me poser.
Les haubans de cabane (les poutres qui soutiennent les plans supérieurs au dessus du fuselage) bénéficient d'un ancrage dans le fuselage très astucieux qui simplifie le bon positionnement de l'aile supérieure. Les points de départ et d'arrivées des "ficelles" sont gravés bien en place (il y a cependant quelques oublis) et il ne reste plus qu'à percer avec un forêt de 0.3 mm et coller les câbles (fil de pêche de 0.2 et 0.12 mm préalablement teinté avec un feutre indélébile noir). Après avoir essayé plusieurs types de marqueur, j'ai adopté le Pentel PEN dont l'encre adhère bien sur le nylon et surtout n'empêche pas le collage à la cyanolite. Les tendeurs sont simulés par les tronçons de coton tige étirés. La vraie difficulté de ce travail est d'assurer la tension équilibrée de tous ces câbles (certains sont doubles) en travaillant symétriquement de manière à ne pas déformer la géométrie de l'avion et en s'assurant que les collages sont bien résistants avant de couper les bouts de fils excédentaires. A ce propos il faut être très généreux avec les longueurs des fils à mettre en place pour pouvoir les manipuler (enfiler les tendeurs, assurer la tension, etc.) ; j'ai utilisé plus de 3 m de fil pour ce petit avion. Au niveau des gouvernes, Eduard a choisi de représenter les câbles avec de la photodécoupe. Je n'ai pas utilisé cette possibilité que je trouve difficile à régler et au final assez peu réaliste ; j'ai donc fait avec du fil de 0.12 mm.
Petit détails qui étonne parfois certains maquettistes, la décoration doit au moins en partie être faite avant l'assemblage de l'avion. En effet, l'espace entre les plans n'est plus accessible lorsque haubans et ficelles sont en place.
Je sais que certains maquettistes n'osent pas se lancer dans les biplans de la Guerre 14/18. Compte tenu que ces avions sont très mignons au 1/48 et que les fabricants comme Eduard en font de très belles représentations, je pense que se lancer dans leur construction ne peut qu'amener de belles satisfactions. Et ce, d'autant plus que certains modèles comme le Fokker DR1 ou le Fokker DVII n'ont pas beaucoup de ficelles et sont donc plutôt faciles à monter. Et ils ont l'élégance de ne pas prendre beaucoup de place dans les vitrines !
A bientôt.




