Mirage III B au 1/48ème de Heller

Par HP. Gaudart

Eléments pour une fiche de montage du Mirage IIIB Heller
(avec tous mes remerciements à Eric DUVAL, Frank B, Groumfy69, Fabien L et koukan de master194, pour leur bienveillante attention et leurs précieux conseils)

Informations :

Echelle :

1/48
Marque : Heller
Longueur : 330 mm
Envergure : 173 mm
Hauteur : 90 mm
Nombre de pièces : 88
Référence : 599 (ancien boitage) et 80411 (boitage récent)
Type : plastique injecté
Lignes de structures : en relief

Reconnaissez-vous ces 3 boîtes ? Je possède pour ma part les 2 premiers conditionnements. La boîte avec la mention "Hi-Tech Concept" avait été commercialisée un temps avec des trains en white métal et un peu de photodécoupe (photo aimablement fournie par Koukan).

Pour les amoureux des maquettes Heller (pas forcément inconditionnels, bien que ça reste toujours un peu freudien quelque part), c'est toujours le même pincement à l'ouverture de la boîte et à la découverte des grappes avec leurs qualités et leurs défauts. Au cas particulier on notera :
- Qualités : la consistance du plastique qui me plaît bien ; la finesse et la propreté du moulage (du moins sur les boîtes anciennes) ; la bonne transparence des verrières ; la grande exactitude des formes ; les découpages permettant le montage, soit d'un C, soit d'un B, toujours dans le respect des formes générales (unique fabricant, à ce jour, offrant cette option) ; une notice assez claire et une planche de décals en progrès ;
- Défauts : pas encore de gravure en creux ; des pièces parfois voilées au démoulage et non exemptes de retrassures (mais un SAV irréprochable pour y remédier) ; les détails du cockpit et des trains qui pourraient être un peu plus poussés ; mais surtout, des assemblages parfois approximatifs qui génèrent des phases de montage très acrobatiques, lourdes d'émotions et même de colères (pas forcément très saintes) et aussi l'absence ou l'insuffisance des accessoires tels que bidons ou armements et leurs podes divers (on regrette au cas particulier que le fabricant n'ait reproduit que les bidons supersoniques, sans avoir prévu au moins une alternative en ajoutant une paire de 625 litres classiques).

Ceci étant nous avons nos précieux artisans accessoiristes (références en Annexe) et puis, par-dessus tout, notre patience et nos efforts pour aboutir à quelque chose qui nous plaira d'autant plus : comme si tout enfantement n'était jamais exempt de phases de douleur …

J'ai utilisé pour cette maquette le set de photodécoupe de Eduard "n° 48 128 MIRAGE III C for Heller kit".





Quelques indications de montage :

Je n'ai conservé que quelques notes éparses dans un cahier de brouillon sans penser faire un jour une fiche élaborée : d'où le titre modeste du document qui ne peut prétendre au niveau d'un article complet de montage, d'autant, comme on va le voir, que ma réalisation peu détaillée est une "quasi from the box". Mais de fait, et c'est bien dommage, on ne trouve pas de fiches d'assemblage sur le kit du III B, depuis l'excellent article du grand Jean BOSTON dans le n°10 de mai 1992 de REPLIC, consacré à un B tout alu.
Apportons donc ici modestement quelques pierres à l'édifice.

Conseil préalable et général : ne faites pas comme moi, suivez l'ordre de la notice de montage de la boîte … et multipliez patiemment les essais d'assemblage à blanc !!!

Préparation des pièces :

On n'oubliera pas que, sur le plastique Heller assez tendre, la découpe et l'ébarbage des pièces doivent se faire en douceur. Poncer les gravures en relief qui pourront ensuite, être creusées par les plus habiles et courageux sur le fuselage et la dérive. Réfléchir cependant avant de continuer ce ponçage pour l'extrados et l'intrados du delta où ces détails ont une grande finesse qu'une regravure ne pourra peut-être pas égaler. Une légère atténuation ne suffirait-elle pas ? Ne pas oublier de percer et d'évider toutes les écopes et ouies diverses du fuselage et de la voilure : encore une fois le plastique est facile à travailler et il faut privilégier des gestes doux et prendre son temps pour parvenir à un maximum de finesse. J'ai eu pour ma part la main un peu lourde.

A ce stade, nous pourrons aussi affiner délicatement les jambes de train. Un soin particulier sera apporté à celle du train avant qui, contrairement au kit Eduard, reproduit l'exacte posture de la fourche et garanti ainsi hauteur et assiette correctes de l'avion. Pour ne pas risquer de briser la fourche en tentant d'insérer la roulette en force (… suivez mon regard …), il vaut mieux poncer et affiner les 2 ½ pièces n° 11 et 12 séparément et ne les assembler qu'au moment d'emprisonner la roulette. L'ami Frank précise que la récente édition du III C par Hobby Boss en quasi copie du Eduard possède un train corrigé.

Habitacle et siège

Heu … surtout ne pas "tout" faire comme moi ! Je m'explique.
Ce qui peut aller selon moi :
- peinture intérieur baignoire et tableaux en gris foncé Humbrol mat 27 + un peu de noir ;
- tableau de bord avant en photodécoupe Eduard avec quelques touches de couleur noir, rouge ou jaune ; détaillage dans le même esprit de la pièce plastique n° 59 pour tableau arrière ; ne pas oublier le dry brushing ;
- les sièges sont ceux de la boîte car ils ont une forme satisfaisante : pariant sur le peu de visibilité ménagée par l'étroitesse de l'habitacle, je me suis borné à peindre leur carcasse en noir satiné et les différents coussins en kaki et beige clair ; ne pas oublier le moment venu de greffer les poignées d'éjection en fil de laiton qui seront peintes en jaune strié de gris foncé (pour mieux valoriser cette partie de la maquette, Frank recommande de préférer des sièges en résine qui, compte tenu de leur implantation haute, restent en fait bien visibles) ;
- le brelage à partir de la photodécoupe en place avant, en scratch (bandelettes de tube de dentifrice) en place arrière.

Ce qu'il ne faut pas imiter :
- les couleurs du brelage sont le bleu et le beige-kaki, et certainement pas le rouge que j'ai confondu avec les nombreuses flammes de sécurité apposées sur les avions à l'arrêt ; ces dernières sont bien entendu indispensables car très visibles mais beaucoup plus étroites (bandes de papier) et peintes en rouge légèrement atténué avec du gris matt 129 : ainsi on évoquera parfaitement l'ambiance générale de ce qu'est le cockpit d'un avion de guerre et non celui d'un char de …corso fleuri ;
- les banquettes latérales que j'avais tenté d'agrémenter avec divers plaques de photodécoupe = pas très heureux et trop fantaisiste, disons même carrément moche. Désormais, je préconise de peindre une bande blanche sur le dessus et d'y apposer les décals prélevés des planches Reheat Models n° RH08 et RH09 "INSTRUMENT DIALS modern & vintage 1/72 et 1/48 scale" et aussi RH136 "Cockpit Control Placards VINTAGE 1/72 scale". Par transparence sur le fond blanc certains instruments se révèlent mieux : il faut choisir les vignettes se rapprochant le mieux de l'organisation réelle des commandes et compteurs à ces endroits en les enrichissant de points rouges, jaunes ou blancs.

 

Assemblage des deux ½ fuselages :

Je ne sais plus pourquoi, mais j'ai cru bien faire de coller chaque ½ fuselage principal (pièces n° 1 et 15) et ½ fuselage avant (pièces n° 5 et 6 contenant l'habitacle), dans leur prolongement avant leur assemblage, au lieu de suivre la notice qui préconise d'assembler d'abord les deux ½ fuselage avant en emprisonnant la baignoire de l'habitacle comme un module autonome, puis de le coller avec les 2 moitiés du fuselage principal.
Sans doute que cet ordre de montage doit entraîner ses propres difficultés d'ajustage, mais elles resteront certainement sans communes mesures … avec celles auxquelles j'ai été confronté du fait de mon bête choix …

Le lest et la tuyère :

Ma hantise est de ne pas avoir prévu un lest suffisant et d'avoir au final un avion piteusement sur le cul !
J'ai donc copieusement rempli chaque ½ pointe avant avec des plombs de chasse (pièces n° 32 et 33). Mais en raison du long porte à faux en arrière des trains principaux, j'ai également complété en aménageant à l'intérieur de l'intrados (pièce n° 66) un caisson entre les puits des trains avant et principaux, également chargé en plombs = horizontalité garantie. Sur ce point, et pour avoir lui-même monté le biplace (cf. fiche in fine), Frank nous assure que le lest du seul nez suffit.
Je n'avais pas fait de photos d'étape pour le III B, mais je renvoie à celle illustrant la même solution pour un Etendard au 1/72ème :

Après avoir méticuleusement centré la baignoire de l'habitacle, il faut faire de même avec la tuyère du réacteur. A ce sujet, ne faites pas la même gaffe que votre serviteur qui, dans sa fièvre de tout poncer et limer, avait fait bêtement sauter le plot de centrage prévu à l'intérieur du 1/2 fuselage arrière (pièce n°1) précisément pour positionner cette pièce réacteur … Le nul ! Je ne vous dis pas pour arriver à bien axer le truc : j'ai du confectionner un ½ couple pour former un berceau permettant d'assurer un collage bien aligné de la tuyère. Mais comme on dit "en toute chose souvent malheur est bon", car finalement plot de centrage + ½ couple doivent bien aider à obtenir l'alignement requis (à bon entendeur …).
Encore un mot sur cette tuyère pour dire que les pièces de la photodécoupe peintes en métal brûlé l'agrémentent très joliment.

Avant de coller le fuselage faire des essais à blanc avec les 3 pièces de l'aile delta : on verra alors que pour obtenir le moment venu une bonne jointure fuselage-extrados il faudra apporter 2 aménagements :
- mettre 2 morceaux de grappe coupés aux bonnes dimensions à l'intérieur du fuselage à hauteur du karman pour faire office d'écarteurs et atténuer ainsi la taille de guêpe ;
- ajouter comme sur la photo, 4 tenons en evergreen à l'intérieur du karman pour assurer un bon épaulement des 2 extrados qui devront épouser sans aucun décrochement les bords du fuselage.
Sur le dos, dans la découpe de l'arête dorsale, il y a 2 tenons qui doivent se jouxter pour maintenir la bonne largeur de l'échancrure mais qui ont tendance à se chevaucher : il faut donc les coller nez à nez en les calant dans un sandwich en evergreen ou autre carte plastique : serre-joint indispensable pendant le séchage.
Enfin, on collera soigneusement en place l'arête dorsale de l'option biplace ce qui confèrera de la rigidité à l'ensemble tout en commençant à esquisser les lignes superbes de cet avion.




L'aile delta et les entrées d'air :

Il n'est point besoin de rappeler ici qu'un Mirage à l'arrêt présente toujours ses élevons légèrement braqués vers le bas du fait de la chute de pression des circuits hydrauliques.
Il convient donc de découper et détacher ces pièces avec un cutter neuf et (ou) une micro scie en prenant tout son temps. Cela tour à tour sur intrados et extrados avant leur collage et en suivant les lignes de gravure. Bien suivre en particulier l'arrondi caractéristique arrivé à l'angle du delta.


Ensuite, on poncera proprement les découpes et on affinera les bords de fuite des ½ élevons ainsi obtenus et, avant de les coller ensemble, on pensera à découper et détacher encore les 2 plus petits volets qui sont montés les plus près du fuselage.
En effet, il faudra bien respecter au montage les différences d'inclinaison entre ces 2 derniers qui sont à peine fléchis, et la suite des volets qui l'est légèrement plus.

Ce n'est pas tout : à l'intrados, les charnières carénées des articulations de ces élevons (pièces 27 et 28 x 2), doivent traduire le mouvement de l'inclinaison recherchée. Pour ce faire, deux solutions :
- la plus simple consiste à biseauter légèrement l'âme mâle pour épouser l'angle des élevons et de coller les ensembles ;
- la seconde plus osée, mais aussi plus jouissive (contrôle parental : attention ici passage érotique), nécessitera de scinder parties mâles et femelles, puis d'évider partiellement chaque carène "femelle" que recevra le plan fixe. Il n'est pas besoin d'aller profond mais par contre d'amincir au maximum leurs parois. Les parties "mâle" qui seront collées sous les élevons mobiles seront légèrement amincies, et si nécessaire biseautées côté articulation, pour qu'elles pénètrent suffisamment dans les carénages, illustrant bien ainsi l'impression de leur fonction d'articulation (huhu ! chaud hein ?).

Pour les feux de position de l'aile, j'ai utilisé les pièces transparentes de la boîte en l'état que j'ai colorées avec du vernis rouge et vert de Humbrol (HUMBROL "Clear colour").
Ces feux me semblent un peu trop gros et il conviendrait peut-être au stade de la peinture de les diminuer avec des caches tamya (je ne l'ai pas fait car ce n'est pas sûr) : à voir sur vos photoscopes.

Le collage de l'aile delta au fuselage est une des difficultés majeures du kit. Rester calme. Faire et refaire des essais à blanc. Bien repérer les centrages divers et, comme le rappelle Fabien, respecter le dièdre légèrement négatif. Commencer par coller l'intrados (pièce n° 66) sous le fuselage. Une fois sec, apposer les 2 extrados qui, compte tenu des précautions déjà décrites (écarteurs et épaulements), doivent normalement venir jouxter partout au mieux. Stabiliser les collages avec scotch et serre-joints.
Une fois sec on ne pourra pour autant s'affranchir du mastic et des ponçages (ici greenputty) :


Mais, encore une fois, où est le plaisir si pas d'efforts ? D'autant que le résultat est tout à fait conforme et donc satisfaisant.
Penser à ce stade à coller les élevons en veillant à leur positionnement correct comme décrit plus haut.

Je n'ai conservé ni notes ni photos d'étape pour la confection des entrées d'air. Je me souviens d'avoir d'abord assemblé chacune en soignant le collage des 2 parties qui ne doit pas être visible, puis les avoir rapportées au fuselage avec ajustement (veiller à la parfaite symétrie) masticage et ponçages.

Les trains d'atterrissage :

Les puits comme les jambes de train seront peint en Humbrol Metalcote alu non frotté. Ces dernières seront agrémentées de fils de laiton ou de brins de fil électrique pour matérialiser les divers tuyauteries les parcourant : pour ma part je les ai fait trop fines et exclusivement peintes en noir, ce qui n'est pas exact et laisse lesdites jambes "trop nues" :


J'ai omis de meubler les puits, ce qui laisse un vide peu réaliste.
Attention aux roues dont les jantes seront, à la peinture, impeccablement délimitées des pneus : on connaît tous la technique simple de la pointe du pinceau fin légèrement imbibée de peinture "pneu" un peu diluée, que l'on pose doucement à la jointure de la jante et du pneu, ce qui provoque par capillarité le remplissage de cette zone et un entourage parfait. On continue ensuite la peinture du reste du pneumatique : j'utilise pour ma part un pot d'AeroMaster n° 9010 "Tire Black". La jante de la roulette de nez est un peu "coton" à faire proprement car toute petite.
Les jantes du train principal comportent chacune 15 trous censés évoquer les boulons qui les caractérisent : noircir chaque trou avec la pointe d'un marqueur fin. J'ai par contre oublié de figurer les petits repères rouges de contrôle de glissement des pneumatiques (sur jantes et pneus).
La propreté de ces détails est importante pour l'allure générale de la maquette.

Le phare d'atterrissage :

Lorsque l'avion est au repos le phare est rétracté sous le fuselage juste derrière le radome. J'ai procédé de la manière suivante pour lui conférer sa brillance caractéristique :
- découper un petit rond dans une feuille de métal chromé Hi-Tech de diamètre légèrement supérieur à celui du trou aménagé pour recevoir le hublot n° 73 ;
- instiller dans la cavité fermée par le plancher de l'habitacle une goutte de cyano et enfoncer doucement le rond de métal brillant à l'aide de la queue ronde du manche d'un pinceau, pour imprimer une forme concave à ce qui va représenter la calotte du phare ;
- fermer avec le petit hublot n° 73 qui sera collé délicatement avec un peu de MicroKristal, produit qui ne laisse aucune trace disgracieuse puisqu'il devient lui-même transparent en séchant ;
- protéger la vitre ainsi posée des phases de peinture du ventre de l'appareil avec un décal de centre de cocarde à la bonne dimension (prélevé de planches offrant des cocardes en 2 parties pour garantir un parfait centrage) ;
- et en profiter pour peindre sans risque de bavure, le cerclage du phare en Metalcote Polished Steel ;
- gratter le décal de protection à la fin des opérations.

Je suis assez fier du résultat de ma petite technique.


La verrière :

Les rares maquettes de III B que j'ai vues montées sont toutes présentées verrière ouverte, ce qui est judicieux pour bien laisser voir un poste de pilotage souvent très joliment détaillé par les auteurs. J'ai pris le parti, avec mon bête esprit de contradiction, de faire un avion verrière fermée …
Bien m'en a pris !!!! La grande canopée mobile est en fait trop large pour cette partie du fuselage … Pour la coller fermée il faut donc la pincer pendant l'opération en veillant à ne pas la briser : cela a été limite en générant un début de microfissures par endroits.

Avant ça, on aura figuré les 2 antennes internes avec des bandes de décal blanc en les apposant par l'intérieur et en suivant les 2 nervures de la pièces. Penser aussi aux 2 raidisseurs caractéristiques du III B à la base de la verrière en place arrière, à faire en 2 triangles découpés dans de la carte plastique très fine : attention aux proportions en regardant bien les photos du vrai avion (Frank nous rappelle ici que, dans ses premières années d'utilisation, le biplace ne portait pas ces raidisseurs à l'arrière, la fragilité de la verrière ayant été révélée plus tard : un III B alu peut donc ne pas en être encore doté).


Le pare-brise aura été collé en 3 points, base avant sur l'épaulement du fuselage et les 2 pieds de l'arceau en utilisant une colle douce (éviter la cyano, sauf si les pièces en cristal ont été soigneusement trempées dans du klir). Par contre, surtout pas de colle le long du vitrage latéral de la pièce qui doit jouxter sobrement le fuselage : pas facile. Il est vrai qu'à l'époque, le Klir n'avait pas encore été découvert par les maquettistes alors qu'il pourrait être une solution en ne laissant aucune trace.
Les montants, délimités par de bande tamiya et du maskol, seront peint d'abord en noir pour figurer par transparence leur teinte intérieure, puis à l'aérographe dans le cadre de la peinture générale de la maquette.
Les parties transparentes ont été briquées avec de l'Altupol (genre de Tamiya Compound également très efficace) et nettoyées avec du lait Altunet (produits d'entretien de l'altuglas). Sans doute aurais-je pu soigner un peu plus les jointures de la verrière mobile : on ne portera jamais trop de soin au fignolage de cette partie de la maquette qui contribue à la finesse de sa ligne incomparable.

Une fois fait, on collera les diverses petites antennes et autres excroissances sur l'avion.


La mise en peinture :

J'avais choisi de faire la robe camouflée grise et verte, avec ventre alu, d'un avion de la 13 où les III B avaient longuement œuvré pour la formation des pilotes de Mirage.
Le ventre, l'intrados, les trappes et les dessous des bidons supersoniques ont été peints en Metalcote, mélange de Polished Aluminium pour 2/3 et 1/3 de Matt aluminium, passé à l'aérographe et frotté comme il se doit. Ultérieurement, on passera sur le ventre, à sec et délicatement, un mélange de pastels bruns pour simuler subtilement les salissures et brunissements apparaissant à ces endroits : attention point trop n'en faut !
Pour le camouflage, j'ai choisi la peinture Humbrol, à savoir le gris mat n°27+ 1/3 de blanc et le vert mat n°91 qui me semblent bien reproduire les teintes observées sur les photos.

J'ai passé en premier le gris uniformément ce qui m'a permis en même temps de tester et corriger les irrégularités résiduelles de ponçage et de collage.

Ceci me paraissant au point, j'ai cherché à reproduire le plus précisément possible le dessin du camouflage standard de l'avion. Pour ce faire je suis parti du schéma du
III C figurant sur la notice HELLER qui est clair et exact mais à une échelle indéterminée.
A la photocopieuse avec zoom, j'ai progressivement porté les 3 vues de ce plan aux dimensions du 1/48ème en me référant à un calque sur lequel j'avais dessiné les contours des ailes delta, du profile d'un ½ fuselage et de la dérive de la maquette. L'échelle recherchée est obtenue en 2 étapes : d'abord en "zoomant" à 200% ; puis la photocopie tirée à ce stade est elle-même portée à 115%. CQFD ! J'en ai également profité pour faire quelques photocopies supplémentaires réduites au 1/72ème (faire diminuer au zoom successivement à 81 puis 82% sachant que le 48ème = 150% du 72ème) qui pourront servir un jour pour des kits à cette échelle.
Ensuite, j'ai décalqué sur ce plan désormais à l'échelle, les contours des zones devant rester grises qui seront donc celles à masquer avec les caches ainsi confectionnés au plus juste : oui d'accord fastoche pour les surfaces planes (voilure et dérive).
Mais pour le fuselage on est en 3 D puisque l'on doit habiller un volume : bien regarder les 3 vues du plan pour extrapoler à plat la forme la plus exacte possible du masque : par tâtonnement on y parvient finalement assez bien.
Dernière petite difficulté : ne pas oublier de légèrement surdimensionner les caches de l'avant du fuselage nécessairement plus longs sur le III B que sur le III C.
Tous ces caches ainsi décalqués pourront recevoir à certaines de leurs extrémités des prolongements qui aideront à leur positionnement et à leur fixation momentanée. Ils pourront être numérotés comme les zones aux quelles ils correspondent sur le plan (ça évite de se tromper lorsqu'on les applique sur la maquette).





Ils seront soigneusement découpés et essayés "à blanc" à leur place sur le kit.
On collera alors sur leur face interne plusieurs petites languettes de scotch double face qui recevront elles mêmes des petits morceaux de même taille de tape Tamiya dont la face encollée sera bien entendu orientée vers le plastique à masquer : tout simplement pour éviter de coller directement avec le double face qui, trop agressif, risquerait d'arracher la peinture grise au décollage.
Le ventre sera protégé par un triangle de carton souple et avec de la bande Tamiya.



Ainsi emmailloté et après avoir reçu les protections habituelles des parties transparentes de la verrière et du radome lui-même peint en noir, mon III B va recevoir la peinture verte de son camouflage. A l'aérographe ça va très vite si le mélange est bien fait.

C'est ma petite technique à moi que je maîtrise assez bien (j'ai traité ainsi, en plus du III B, 7 autres kits au 1/72ème : 3 Mirage 2000, 1 Albatros L39, 1 Alphajet, 1 Jaguar E et un Super Puma à 3 tons).
Certes, cela demande beaucoup de boulot et de temps de préparation. Mais au final on obtient un camo aux contours fidèles à ceux de l'avion réel. Il faut se rappeler que les jets modernes, français notamment, reçoivent des camouflages standardisés, du moins à leur 1ère sortie d'usine, les peintres utilisant à cet effet des pochoirs aux formes précises. Ceci étant ne péchons pas par intégrisme car, comme le rappelle l'ami Fabien qui a connu l'avion de près, on note aussi des variations assez marquées, sans doute au fil des temps et notamment à l'issue des révisions (confirmé par le frangin ancien pilote de Mirage).
Enfin, un intérêt supplémentaire de ces caches est également qu'ils sont réutilisables : j'ai conservé précieusement ceux du III B en vue de la peinture d'un III E en projet.
On n'oubliera pas de peindre la base et le sommet du gouvernail en gris vert très clair (parties radio-électroniques) et de les surligner en noir.

Peinture des réservoirs supplémentaires :

L'observation de l'avion réel montre que ces réservoirs supersoniques sont peints du même vert foncé sur leur moitié supérieure, le bas restant "métal". On remarque également que le vert est irrégulièrement écaillé.
Pour reproduire cela j'ai collé divers éclats de tape Tamiya et des "éclaboussures" de Maskol.
Par ailleurs, il faut noter que chaque bidon porte son numéro matricule jaune que j'ai reproduit au mieux en glanant sur plusieurs planches de décals de tout petits caractères de couleur blanche, que j'ai en final légèrement coloriés avec un marqueur fin jaune :


Tuyère réacteur :

La partie intérieure de la tuyère est peinte en gris vert très clair : le mélange idéal à mes yeux
est le Hu 10 + Hu 90 (résultat garanti).

Décals et vernissage :

Peu habile au maniement du vernis en aéro (mais je vais m'y mettre), j'ai puisé dans mon stock de bombes Testors Dull Cote : une couche brillante pour recevoir les décals, puis une ou deux couches de vernis mat pour les emprisonner. L'aspect général n'est pas trop mal sauf du silvering ça et là, ce qui m'incitera la prochaine fois à étudier studieusement les nombreuses fiches techniques sur la pose des décalcomanies. A cet égard, Fabien rappelle l'équation de base : "vernis brillant-décal-vernis brillant-vernis mat ou satin, l'emprisonnement du décal entre deux couches de vernis brillant permettant justement d'éliminer ou fortement atténuer cet effet de silvering".
Ces décalcomanies proviennent d'une pioche dans divers planches : celle de la boîte, du Carpena, des feuilles de strips, etc…

Conclusion :

Voilà mon III B, certes avec bien des défauts, mais c'est "MON" III B … et je l'aime beaucoup …
On admirera aussi "CELUI DE FRANK" également de la 13, superbe en tout alu avec ses bidons de convoyage de 1300 litres ! (je l'ai vu en vrai à l'expo des Andelys de 2008).
C'est dommage d'en voir si rarement montés car c'est une maquette très fidèle, réaliste et pas forcément si difficile à traiter.
En plus, c'est un très bel avion, mythique, qui a vraiment beaucoup servi et qui est rentré désormais en bonne place dans l'histoire fabuleuse de l'aviation.

Puissent ces modestes pages vous en donner envie : j'en serais alors assez fier …

That's all falks !

HPG

Celui à FrankB… Oui bon ! On sait qu'il est beau lui … pfffff … m'énerve à la fin … :




 

Annexes :


Documentation de référence

- MIRAGE !
Dassault's mach 2 warriors par Philippe Duchateau & Salvador Mafé Huertas
Osprey
- MIRAGE III C/B AVIA Editions
- MIRAGE III DTU tome 1
- Air Action n°34 mai 1992 (III B 13ème escadre)
- Air Fan n° 50 et 93 (numéros spéciaux)
- Montage kit Heller 1/48ème REPLIC n°10
… et bien sûr aujourd'hui tous les photoscopes sur le net.


Accesoiristes divers :

Pas d'accessoires spécifiques au III B à cette échelle, mais des éléments pour III C partiellement utilisables :
- Photodécoupe Eduard n° 48 128 "MIRAGE III C for Heller kit"
Site web Eduard : http.//www.eduard.cz/ (site remarquable : plusieurs planches modernes en couleur telle que n° 49261)
- OURAGAN models accessoires en résine :
Divers kits de conversion
48005 réservoirs 1300 litres
48012 réservoirs 1700 litres (exclusivement pour le MIRAGE III E)
48015 bidons 625 litres
Adresse : MODEL 25 24 rue des Febvres 25200 MONTBELIARD
Web : model-25.com
E.Mail : [email protected] (sous réserve qu'il soit encore actif)
ou : [email protected] (actif)
Tel : 03.81.91.74.69

Décalcomanies

CARPENA :
- MIRAGE III/5 n°48 13
- Insignes Armée de l'Air Française 1970-1987
o au 48ème : ref. 48-04
o au 72ème : ref. 72-06 (intéressants même au 48ème pour les générations de jets recevant des insignes réduits).

HPG