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P47 D "RazorbacK"Par Serge Millot |
A l'heure où Hasegawa et Trumpeter nous gratifient
(enfin) de belles réalisations du Republic P47" Thunderbolt ",
Revell réédite à nouveau ses collectors, qui accusent
à présent un âge respectable de plus de 40 ans, ce qui
rappellera certainement de bons souvenirs " aux anciens " (!)
Ces productions complètement dépassées par les standards
actuels, restent de bonnes bases de travail pour les " transformeurs
masochistes et opiniâtres " qui tiennent à faire figurer
" ces ancêtres " dans leurs collections. Beaucoup de patience
et une bonne documentation sont indispensables pour leur donner une apparence
acceptable.
Pour ceux qui ne veulent pas " tout faire en scratch ", les sets
d'adaptation qui ne manqueront pas d'arriver pour agrémenter les nouveautés
asiatiques, et les pièces des options présentes dans le (remarquable)
kit Trumpeter pourront être mis à profit comme base afin de compléter
les antiques productions de Mr. Revell !
Les ouvrages traitant de cet avion mythique sont " innombrables " et chacun trouvera facilement les infos désirées. Tout le monde a entendu parler du " Thunderbolt ", nom officiel attribué par son constructeur " Républic ", mais peut-être est-il moins connu par son surnom " JUG " ? On le lui attribua au vu de ses capacités destructrices en tant qu'avion d'assaut multi-tâches ; dans la " mythologie Bouddhiste ", cette appellation est issue de la contraction du nom de l'une des 7 réincarnations de Vishnou, la plus terrible et la plus précise dans la destruction !
Les ouvrages principaux qui m'ont servi de base sont :
Squadron Signal Publications n° 67 - P47 Thunderbolt In Action
Squadron Signal Publications - Walkaround n° 11 - P47
Le grand livre des avions de légende - Editions Atlas
P 47 Thunderbolt en action - Editions E.P.A.
Manuel d'entretien technique, Octobre 1944
…et deux sites trouvés sur le net et répertoriés
en fin d'article.
Les boîtes de l'époque avaient l'avantage de
disposer d'une ouverture supérieure; ce couvercle était un gage
de facilité dans les manipulations qui accompagnent un montage. Les
moutures actuelles, avec leurs ouvertures latérales, sont bien moins
pratiques.
Les deux modèles de Revell, le Bubble et le Razorback, ne diffèrent
que par la forme de leurs cellules, de leurs verrières et de leurs
planches de décalcomanies; tout le reste leur est commun.
Chacun se compose d'une soixantaine de pièces en plastique injecté.
On est bien loin des standards Japonais ou Chinois, (plus de 460 éléments
" qui se montent tout seuls "), mais aussi des tarifs à la
vente (du simple au quadruple).
La notice est imprimée en Anglais et en Allemand ; les schémas
sont basiques, mais clairs. Pour chaque boîte, la planche de décal
ne concerne qu'un seul appareil. Le film est épais, les motifs parfois
" incertains " et, dans mes collectors, les transferts sont jaunis
par le poids des ans !
Pour le Razorback, les décorations proposées par Revell concernent
un avion britannique engagé dans le Pacifique en 44. Schéma
de camouflage " dark brown, dark green et light grey ".
Au premier coup d'œil, les formes générales
superposées aux plans ramenés à l'échelle, sont
assez fidèles à quelques exceptions près.
Les erreurs remarquées sont communes aux deux modèles.
Au niveau du tiers avant du fuselage, on distingue un léger manque
d'embonpoint et les formes du plan fixe vertical et de la gouverne de direction
nécessiteront une correction. L'hélice doit être affinée
et la largeur des pales réduites. A la base de chacune d'entres elles,
d'importantes retassures sont présentes et devront être mastiquées.
Les éléments transparents sont dépourvus de finesse.
Les moulages sont basiques, et les pièces souvent épaisses.
Comme il était d'usage à l'époque, les rivets sont saillants
et les lignes de structure sont en léger relief.
Donc, en fonction du niveau de détail projeté, il faudra quand
même y consacrer un peu de temps….mais, même ancien, le
plastique de Revell s'adapte bien à la chirurgie, atout non négligeable
pour les " transformeurs de tout poil ".
En matière de moulage, la mode de l'époque était
de faire apparaître (et parfois de façon outrancière)
les rivets et les lignes de structure en relief. Afin de les représenter
en creux, le premier labeur a été de les éliminer systématiquement,
puis les re graver en creux. Ce travail long et fastidieux, effectué
au papier de verre à l'eau, est incontournable si l'on veut présenter
un appareil à l'aspect crédible !
Les repérages des lignes de structure et de rivets
sont réalisés au crayon à l'aide de papier calque, puis
reportés sur le plastique. Pour ce faire, il faut d'abord trouver les
plans adéquats et les ramener à l'échelle.
Les éléments du poste de pilotage (ainsi que
d'autres pièces en résine) sont issus d'un projet, de feu Contact
Résine et initialement prévus pour accompagner la maquette du
P47, à l'époque en gestation chez Redux, dont le moulage ressemblait
étrangement au kit Tamyia 1/48 et qui ne vit jamais le jour.
(Le P47 Razorback vendu actuellement sous cette marque est le produit
de Trumpeter, avec un " boîtage ", des roues en résine
et des décorations différentes).
Intervention sur les volets de refroidissement bas et ceux
de la sortie primaire du compresseur. On remarque aussi les panneaux repositionnés
en léger relief (alu autocollant et carte plastique fine).
Plancher et plaque blindée issus de feu Contact Résine.
Le siège est une fabrication maison découpée dans de
la plaque offset fine (moins onéreux que la photodécoupe).
Le tableau de bord a d'abord été dessiné
avec un logiciel de dessin puis imprimé sur papier photo. Le résultat
est très correct, mais un peu "plat ".
Sur un second tirage identique, les instruments sont extraits
à l'aide de l'incontournable emporte pièce (ici un " push
& dy "), puis une pièce de rhodoïd est intercalée
entre les deux tableaux de bord superposés. L'opération assure
un peu de relief.
Le Pratt & Whitney provient aussi de feu Contact Résine
qui avait prévu deux types différents de carter.
Le nouveau GMP (sur lequel je suis quand même ré-intervenu),
remplace celui du kit d'origine.
A l'instar de son prédécesseur, une fois assemblé
peint et patiné et bien que non prévu pour le kit Revell, il
prend place sans problème.
: Sur ces clichés de l'intrados et extrados des ailes
on distingue bien les modifications apportées.
Les gouvernes de profondeur sont désolidarisées
et leurs bords d'attaque refaits en carte plastique. Les bords de fuite des
plans fixes sont creusés et les charnières refaites.
L'opération est répétée pour la
gouverne de direction. Notez l'ajout d'aluminium autocollant.
On distingue bien les panneaux et trappes de visite refaites
en doux relief et sur lesquelles, après mise en peinture, on appuiera
la patine en léger trompe l'œil. Les trappes de train sont provisoirement
fixées à l'aide de " Patafix " afin d'assurer les
raccords de peinture. On remarque avec satisfaction qu'elles se positionnent
parfaitement dans leurs logements respectifs. Il y plus de 40 ans, "
Monsieur Revell " savait déjà fabriquer !
Essai de positionnement des tubes des canons des Browning
Cal.50. Ces segments d'aluminium creux remplacent avantageusement les protubérances
du kit. On en profite pour remarquer la qualité des gravures réalisées
en scratch.
Intervention sous le fuselage ; les échappements inférieurs
du compresseur et le logement de la roulette de queue nécessitent quelques
perfectionnements et l'usage du mastic ne sera pas inutile.
Je n'ai pas été séduit par la qualité
des jambes de train. Stigmatisées par des plots d'éjection et
quelques retassures, elles sont moulées en allongement maximum (avion
en vol, train sorti) et certains détails font défauts. J'ai
donc choisi d'en réaliser d'autres en scratch. Pour ce faire, plastique
étiré, trombone, fil de caoutchouc, gaine de fil de cuivre,
tubes de styrène et d'aluminium creux ont été utilisés.
Les éléments transparents du kit ne sont pas
exaltants ; le pare brise notamment est inexact tant en forme qu'en dimension.
En m'en servant de base, j'ai remoulé des masters en plâtre de
prothésiste dentaire, puis j'en ai thermoformé de nouveaux.
Après étude des photos, je me suis aperçu que la verrière
classique qui équipait l'avion fut modifiée avec l'adjonction
d'une bulle de type " Malcolm Hood en aluminium brut, montée sur
le châssis de l'ancienne verrière peinte en orange et il m'a
paru opportun de la réaliser sous cette forme.
Délaissant donc mon " thermoformage ", je
me suis orienté vers son remplacement. J'ai abandonné l'idée
d'en réaliser un entièrement car en furetant dans mes nombreux
" tiroirs à rabiot " j'ai trouvé une verrière
du P51B de la même marque. J'ai donc découpé la partie
arrière biseautée de la verrière du kit sur laquelle
j'ai installé cette" Malcolm " improvisée. Les montants
ont été découpés dans du styrène fin puis
poncés à façon.
Cette " bulle " manque un peu de longueur et j'ai
triché en optimisant la section des montants ; au final le résultat
peut faire illusion (surtout avec la verrière ouverte).
La barre de préhension horizontale fixée sur
le montant avant à l'intérieur de la verrière coulissante
fait défaut et je l'ai ajoutée.
Au pare brise du kit, j'ai substitué celui précédemment
thermoformé sur lequel j'ai ajouté un rétroviseur.
La base du collimateur est issue d'une boîte Trumpeter (qui offre deux
modèles différents). J'ai remplacé la vitre circulaire
trop épaisse et ajouté le cadran horizontal. Une pièce
rectangulaire en rhodoïd transparent est fixée, à l'aide
d'une petite touche de colle époxy transparente de chez Mr Hobby (Japon)
à l'intérieur du pare brise, au-dessus de la casquette du tableau
de bord. Cette surface réfléchissante blindée était
assimilée au dispositif de visée ; elle disparut avec les générations
suivantes de P47 et l'apparition des verrières de type " bubble
".
Les montants, simulés à l'aide de feuille d'aluminium
auto collant sont rivetés à la pointe sèche. Ils sont
placés à l'intérieur et à l'extérieur de
la nouvelle pièce thermoformée et leur relief permettra sans
problème une mise en peinture au pinceau fin. Le pigment n'ayant qu'une
adhérence relative sur ce type de support, il sera aisé de réaliser
des écaillages très réalistes.
Pour varier un peu des " avions guerriers ", j'ai
choisi de représenter un aéronef utilisé pour des missions
spécifiques de type Air Sea Rescue.
(voir l'historique " in fine ").
En place habituelle des bombes, sous chaque aile, les avions transportaient
des canots gonflables de huit places et sous le fuselage, deux fusées
éclairantes de marquage à haute visibilité.
N'ayant pas trouvé de schémas techniques du
dispositif, je me suis librement inspiré des photos et de l'infographie
(citée par ailleurs) afin de réaliser un master comprenant les
racks du kit modifiés et un " scratch " des " dinghies
" pliés sur leurs supports respectifs. J'ai procédé
de même pour les fusées de fuselage.
Ces éléments ont ensuite été dupliqués
par moulage en résine car un projet de réalisation au 1/32 d'une
grande saynette comprenant six avions différents de ce même squadron
sur leur base Anglaise de Boxted en Août 44, réalisés
par sept maquettistes différents, est en cours au sein de l'amicale
des " Maquettistes Associés Occitans " (MAO) de Montpellier.
Détails du " rack " de l'aile droite avec
le canot pneumatique auto gonflable de 8 places librement réalisé
à partir des quelques documents photographiques connus.
Sous le fuselage, on distingue aussi les deux fusées éclairantes
et leur dispositif de maintien. Notez le plot isolant en céramique
que traverse le fil de l'équipement radio électrique et le côté
sale et usé de la robe de " la bête ".
Le train d'atterrissage en scratch est mis en place sans trop
de problème.
(Merci encore à Marc Guerrero, ex gérant de feu Contact Résine,
pour les belles roues aux pneus écrasés dont il m'a épargné
la fabrication - et qu'on retrouve dans la déclinaison de la maquette
Trumpeter commercialisée par Redux!).
Les détails ajoutés sur les jambes de train sont très
visibles.
En matière de salissures, remarquez le traitement appliqué à
l'important réservoir ventral et aux sorties primaires du compresseur.
La jambe de la roulette de queue est formée dans un
trombone épais. Les trappes sont découpées dans de la
feuille métallique pour offset et mises en forme avec des raidisseurs
en carte plastique.
Le pilote a été entièrement créé
à l'aide de mastic bi composant " Andréa Sculp ",
de styrène, de fil de cuivre, de métal alimentaire et de petits
outils spécifiques de sculpture acquis dans ma boutique d'articles
pour artistes. C'était là ma première figurine réalisée
en scratch intégral (jusqu'à présent je me contentais
de modifications) et ça n'a pas été évident (un
stage spécifique à l'acquisition du tour de main serait peut-être
nécessaire ?). La position de ses jambes est en adéquation avec
celle du palonnier et donc de la gouverne de direction.
Le sujet a été peint à la brosse et au pinceau avec les
pigments acryliques Prince August.
Au vu du résultat final, je constate que je suis encore loin de la
qualité de ce que réalise notre " figuriniste local "
(qui rafle toujours des médailles en concours) à l'aide de ses
pigments à l'huile! Aussi je réclame l'indulgence pour ce travail
en outre mal mis en valeur par la piètre qualité des photos.
Heureusement, une fois installé à bord, on voit moins les imperfections
!
L'avion choisi sort un peu de l'ordinaire. Il arbore les
teintes classiques du camouflage en usage dans l'USAF en 43/44 " olive
drab et neutral grey " et à l'instar des autres avions du groupe,
l'avant de son fuselage présente trois bandeaux parallèles:
rouge, blanc et bleu.
On observe aussi des bandes de signalisation de couleur jaune qui entourent
les plans fixes et la dérive.
Ce P47 était celui du Cdt. du Groupe et à ce titre il possédait
quelques marquages supplémentaires : une partie des ailerons et des
montants de la verrière sont en orange et une bande jaune entoure les
ailes (intrados et extrados) près des raccords karman.
La présence des bandes noires et blanches, dites d'invasion, rehaussent
encore d'avantage le contraste coloré qui procure au modèle
un incontestable aspect " haut en couleurs ".
Comme à l'accoutumé, c'est à l'aide des pigments Enamel
de Humbrol et consorts que j'ai officié.
Le blanc et le jaune sont peu couvrants et plusieurs passages
sont nécessaires. Afin d'éviter les sur-épaisseurs, le
blanc est positionné en premier en dépassant largement les endroits
prévus. J'utilise une technique personnelle, certainement plus difficile
à réaliser avec les pigments acryliques, qui consiste à
alterner les voiles de peinture et les ponçages légers à
la paille de fer d'ébéniste ultra fine. C'est parfois fastidieux
et toujours long car il faut attendre le séchage et nettoyer systématiquement
avant d'opérer à nouveau.
La mise en place et la dépose des pochoirs (nombreux
et variés sur cet avion) sacrifient à un rituel immuable.
Sur la photo 40 on peut distinguer les codes de fuselage 5F-A en légère
surbrillance. Ils sont découpés dans du film à faible
pouvoir adhésif.
Sur cette photo, on peut distinguer les codes de fuselage
5F-A en légère surbrillance. Ils sont découpés
dans du film à faible pouvoir adhésif
La base du travail n'est pas compliquée ; elle consiste
à l'application méthodique des teintes classiques en usage au
sein de l'Air Force en 1944-45. C'est après que les choses se compliquent
!
On devine la découpe des lettres pochoirs du nom de
l'avion " Tony " à l'avant gauche de l'habitacle qui recouvrent
le voile jaune orangé appliqué en superposition à la
zone blanche préliminaire.
Les pochoirs enlevés, la totalité du revêtement
obtenu est passé à la paille de fer d'ébéniste.
A partir de là, commence un important travail qui doit aboutir à
un aspect usé, fatigué, sale, mais plausible.
Comme pour tous les autres sujets, les photos d'époque
et un peu de connaissance technique en rapport avec l'avion sont des supports
incontournables. Après quelques séances de " pochoir/peinture/salissures
/ponçage/pochoir/peinture/salissures/ponçage " …..
plus tard, les finitions ont été réalisées au
pinceau fin et à la brosse.
Une fois satisfait du résultat, dans l'optique de la pose des décals,
j'ai appliqué sur la totalité de l'avion un vernis brillant
bien dilué.
Etonnement, j'ai remarqué alors un assombrissement général
des teintes ; les séparations du fondu originel apparaissent plus tranchées.
Consternation, une semaine après, j'ai constaté le défaut
complet de séchage et quinze jours plus tard, on en était au
même point !
La dilution du vernis cellulosique avec l'essence F a certainement créé
une réaction chimique empêchant la stabilité du séchage.
Après plusieurs tentatives dans le vif espoir de résoudre le
problème, j'ai du me résoudre à tout décaper au
white spirit…ce qui a entraîné pas mal de dégâts
sur le travail de patine patiemment réalisé.
A cet instant, j'ai réellement éprouvé " un grand
moment de solitude " !
J'ai donc repris mes travaux de patine au stade précédent et
à l'aide des nombreuses photos disponibles de ce type d'appareil, j'ai
matérialisé les salissures et les écoulements d'huile
ainsi que les écaillages de peinture aux endroits subissant les forts
facteurs de charge et ceux " endommagés " par le passage
répété des mécaniciens et des armuriers.
Non sans crainte, j'ai appliqué à nouveau une couche de vernis
brillant Humbrol mais cette fois, en le diluant au White Spirit. Séchage
complet constaté en 48h.
L'opération suivante a été la pose des décalcomanies
notamment les réalisations maisons et les nombreux stencils, dont on
ne remarque en général qu'une faible partie. Les codes et le
" Nose Art " ont été dessinés avec mon lociciel
DAO puis imprimés sur fond de décal blanc.
A l'issu d'un second passage de vernis brillant destiné à occulter
l'épaisseur des tranferts, puis à un ponçage méthodique
à la paille de fer d'ébéniste, je suis retourné
aux travaux d'usure du revêtement et " je me suis lâché
" sur les tentatives de vieillissements et les salissures. Brosse, pinceau,
mélanges (une pointe de sépia dans du vernis mat bien dilué
au " White Spirit " pour assombrir le blanc des bandes d'invasion
des lettres code et des cocardes), re ponçages variés, reprises
au lavis dilués…..toutes les techniques connues y sont passées.
Au final, le résultat désiré a été ré
obtenu et loin des " salissures bien proprettes " dont nous gratifient
certains " artistes peintres qui s'exercent au maquettisme ", mon
avion ressemble assez à ce que je voulais en faire : " un appareil
opérationnel qui a beaucoup donné " !
Le travail sera achevé à l'issue, d'un deuxième voile
de vernis brillant, suivi après séchage d'un mélange
semi mat.
Petite mise au point " entre amis ":
Certains esprits chagrins trouveront peut être que ma "peinture
finale est " bâclée et anéantit tout mon travail
" (sic). Ceci confirmera :
" leur formatage étriqué dans le moule de la mode qui sévit
actuellement chez les " sachants de l'aérographe "
" leur méconnaissance des techniques employées
" leur abstraction des aléas des rendus photographiques
" leur difficulté à accepter qu'on puisse " maquetter
autrement que dans les standards établis et acceptés par eux-mêmes
".
" leur incompréhension envers ceux qui ne cèdent pas à
la " tyrannie des modes "
Il en faut pourtant pour tous les goûts !
Connaissez-vous la " Loi de Murphy " ?
Un autre problème " m'a fait galérer " : la réalisation
des chiffres jaunes du serial. Ceux " bidouillés " à
partir de décals en rabiot manquaient d'homogénéité.
Chez " Hobbydecal " j'ai bien trouvé un transfert à
sec pour un P38 mais les chiffres étaient surdimensionnés et
n'offraient qu'un bien piètre pouvoir couvrant. Mes différentes
tentatives de créations imprimées sur décals vierges
transparents se sont avérées inutilisables à cause de
leur manque d'opacité.
Bien que les dimensions des chiffres soient nettement trop optimistes, j'ai
fini par utiliser les transferts à sec en tentant de les superposer
pour gagner en opacité. Hélas, leur pose en direct s'est avérée
quasi impossible à réaliser (les chiffres se fractionnaient
en petits morceaux) et avec ce qui me restait je me suis rabattu sur un support
en décal vierge sur lequel j'ai du jouer du pinceau de complément.
Après leur pose, j'ai eu la mauvaise idée de leur appliquer
un assouplissant trop puissant (" Mr. Mark Setter ") qui a irrémédiablement
endommagé mes réalisations. J'ai pu ré intervenir au
pinceau sur le moins atteint, mais au final, j'ai du me résoudre à
peindre " à mano " la totalité du serial du côté
droit !
Ca n'est pas le plus " folichon " et ça représente
un sacré morceau de patience…
Photos de l''intrados traité comme indiqué ci-dessus.
On remarque la présence simultanée des cocardes de grandes dimensions
sous les deux ailes.
Intrados de l'aile droite : à l'extrémité
on distingue les trois lampes d'identification " friend-foe ".
Sous l'aile gauche, c'est le phare d'atterrissage qui attire
l'attention. Une pièce circulaire d'alu auto collant sur laquelle j'ai
déposé une goutte de colle extra transparente " Mr. Hobby
" a parfaitement fait l'affaire.
Ma technique d'utilisation de la paille de fer, lorsqu'elle
est bien employée, présente l'avantage de mettre en évidence
la présence des rivets panneaux et lignes de structures, re gravées
au début du travail de préparation, y compris sur les décalcomanies,
ce qui homogénéise l'usure générale!
Notez la présence discrète des nombreux stencils d'information.
" Tony " un avion de guerre fatigué au revêtement
usé et à la robe défraîchie !
Une hélice toute neuve et toute propre pour un avion
bien usagé et bien sale !
Vues générales et de détails du 5F-A
et de son pilote à bord.
L'antenne fixe au sommet du fuselage a été
avancée de 14mm par rapport à ce que propose Revell.
L'isolateur céramique, le fil d'antenne, le contact
anti statique seront fixés en tout dernier.
Les cabochons des lampes d'aile, inexistants dans le kit, ont été
réalisés en scratch à l'aide de la colle " Mr Hobby
". Les lampes sont figurées par des segments de grappe transparentes
étirés à la flamme dont l'embout est peint.
Médiocre cliché en couleur qui montre l'avion
devant l'un des hangars vétustes utilisés par le 5th à
Boxted. La verrière classique à montants est peinte en orange,
le pare brise est " olive drab ".
La mise à niveau de ce type de maquette, dépassée
par les standards actuels, nécessite toujours un travail préliminaire
non négligeable qui requiert temps et patience mais procure beaucoup
de satisfaction car il m'est vraiment difficile de construire sans modifications
personnelles.
L'envie initiale de réaliser le P47D-15-RE 5F-A " haut en couleur
" du Major Robert P. Gerhart a été stimulée par
le travail infographique de P.A.Tilley paru dans le n°33 d'Octobre 2003
du feu bi-mensuel Aéro Journal (qui vient pour la 4è fois de
renaître de ses cendres).
Après investigations complémentaires, j'ai été
définitivement séduit par le parcours du " 5th, ERS Squadron
", groupe atypique qui utilisait des chasseurs bombardiers d'interception
et d'assaut pour des missions de sauvetage.
Sources :
" 5th ERS, 8th Air Force Fighter Group - Littlefriends.co.uk.url http://www.boxted-airfield.com/richards/page6.html
http://www.littlefriends.co.uk/5ersfg.php (d'où j'ai extrait deux des
photos du 5F-A de Bob Gerhart).
" M. Roger A. Freeman "history of 8th Air Force"
Le concept de la mise en place d'un dispositif spécifique
de recherche et sauvetage en mer au profit des équipages de l'USAF
a pris corps en Avril 44,
et la motivation induite par la carence des moyens disponibles et de la prévision
de l'imminence d'un débarquement sur les cotes Françaises.
C'est le 65è Fighter Group de la 8è Air Force qui fut chargé
du projet.
Le fameux Colonel Hubert A. "Hub" Zemke, as de la chasse aux 20
victoires, très respecté des pilotes, avec l'aide du "
deputy commander Lt. Col. David C. Schilling", fut à l'initiative
de la création d'un Squadron indépendant qui prit le nom de
" Air Sea Rescue Squadron ". Il obtint l'accord de principe de l'Etat
Major, mais dut se débrouiller pour trouver les moyens en effectif
et matériel et fit appel à candidatures auprès des groupes
voisins de l'USAF.
Le Captain Bob Gerhart, co-initiateur passionné par
le projet, prit le commandement de l'A.S.R.S. En " raclant les hangars
" il parvint à récupérer trente et un P47 D Razorback,
la plupart inaptes aux opérations offensives et déclassés
en " War Wurry " (d'où la présence de WW sous le serial
de queue). Dans les effectifs des squadrons opérationnels, il réussit
à " débaucher " 90 techniciens, dont 25 pilotes et
à récupérer les outils et le matériel de servitude
indispensables à l'entretien des aéronefs.
Sur une zone délaissée au sein de l'aérodrome de Boxted
près de Londres, on lui attribua des installations vétustes
qui furent " réhabilitées avec les moyens du bord ".
Il réussit à mettre en place les éléments nécessaires
et suffisants à la vie de son groupe qui prit le nom de " 5th
Emergency Rescue Squadron " (5th ERS) dont le code était 5F en
lettres blanches détourées en bleu foncé.
Sous l'indicatif radio " Dog Day ", il opéra depuis cet aérodrome
du 1 Mai 1944 au 16 Janvier 1945, puis se déplaça à Halesworth
jusqu'à la fin du conflit le 8 Mai.
Guidés par le contrôle des opérations et veillant sur
la fréquence de détresse assignée, des patrouilles de
deux à quatre appareils se relayaient afin d'assurer la couverture
des avions lors de leur survols maritimes à l'aller comme au retour.
Ils positionnaient les équipages en détresse, puis leur larguaient
les canots pneumatiques auto gonflables et lançaient les fusées
éclairantes à l'attention des vedettes de secours en mer et
des avions amphibies (PBY) alertés par radio. Les avions évoluaient
toujours par paires ou double paires et se relayaient systématiquement
; ainsi la couverture était quasi permanente.
Dans le cadre de leurs missions, entre le 1 Mai 44 et le 8 Mai 45, ils assurèrent
le sauvetage de 926 aviateurs.
Au vue des résultats obtenus par le 5th, le concept
" ERS " fut étendu à d'autres squadrons, sur d'autres
bases et avec d'autres moyens (PBY, B17) mais …..c'est une autre histoire
!