Le Shenyang Jianji-8B ou F-8II Finback-B

Réalisé par Stéphane

Informations :

Echelle :

1/48
Marque : AA Model
Longueur : 400 mm
Envergure : 180 mm
Nombre de pièces : 58 dont 2 transparentes
Type : plastique injecté
Lignes de structures : en creux

 

 

Une production chinoise…

Voici un intercepteur dont on n'entend pas beaucoup parler. Malgré cela, il a été construit à près de 360 exemplaires depuis 1988 et équipe actuellement quatre divisions aériennes chinoises dont une navale.
C'est un appareil monoplace à ailes delta, propulsé par un double réacteur (Wopen-13AII) et dont la vitesse maximale atteint Mach 2,2. En tant que version B, il est comparable au niveau performances, configuration et aérodynamique, aux dernières versions des F-4 " Phantom " américains des années 60 ou du Sukhoï Su 15 russe. Il a été largement inspiré par une combinaison des Mig 21, 23 " Flogger " et Sukhoï " Flagon " soviétiques.
Le F-8II B est équipé dans le nez d'un radar obsolète et à capacités réduites Type 208 PD ; le maximum de détection est limité à 60 km. Il est armé de deux canons ventraux de 23 mm et emporte pour l'interception quatre missiles air-air à guidage IR de courte portée (type Pl-5 ou PL-8) ainsi que trois réservoirs supplémentaires largables de 720 litres.
Globalement, toutes ces caractéristiques en font un appareil en retard sur son temps.

Aparté : Le missile PL-5 est une version améliorée du PL-2 chinois ou K-13 soviétique.
Le 24 septembre 1958, un missile Sidewinder AIM-9B américain vient percuter un Mig 17 chinois sans exploser. La récupération, l'étude et l'amélioration de ce dernier par les russes permettent, en 1960, la production massive d'un missile soviétique dénommé K 13 ou Object 310. Ce K-13 sera produit sous licence en Chine sous le nom de PL-2 qui, après modifications, donnera naissance aux séries PL-3 et PL-5.

Le missile PL-8, appelé aussi Pili (Foudre) ou Pen Lung (Dragon volant), possède tous les aspects du Python 3 israélien. Il est vraisemblable qu'Israël ait vendu la technologie de ce missile à la Chine dans les années 80. Le PL-8 a été observé sur les intercepteurs navals J-8II ; ce qui a permis d'affirmer, à l'époque, son utilisation opérationnelle.

A la fin des années 80, les chinois se sont tournés vers les Etats-Unis pour étudier des versions plus performantes du F-8II. Mais les affaires internationales de l'époque firent capoter le projet. On fit alors appel à la Russie en 1990. Ainsi fut mise en route une version plus moderne du chasseur, nommée F-8IIM. Cet appareil vola pour la première fois le 31 mars 1996. L'amélioration de son système électronique et de son armement ; missiles PL-9 et P-73, en firent un appareil dont les capacités de combat furent identiques à celles du F-16 C Falcon américain.
Globalement :
· son double réacteur est défini comme étant plus résistant aux dommages que ceux des F-16 A/C et Mirage 2000.
· ses performances à grande vitesse et haute altitude sont supérieures aux appareils de type F-16 A/C, F-18 ou Mirage 2000.
· son radar et ses équipements électroniques sont supérieurs à ceux du F-16 A et identiques à ceux des F-16 C, F-18 et Mirage 2000-5.
· les matériaux de construction utilisés et la moins grande complexité des systèmes mécaniques (flaps, gouvernes, aérofreins…) en font un intercepteur meilleur marché que le F-16.

Cependant, le F-8IIM est toujours considéré comme un appareil en étude.

La maquette…

Un petit peu particulière, elle est prévue pour un montage sans colle. Donc de gros ergots mais un ajustage particulièrement appréciable. De ce fait, je n'ai que très peu utilisé de mastic. De nombreuses pièces sont très grossières, tout particulièrement l'armement. Cependant, la gravure est assez fine. Le plan de montage est très imprécis et l'étude de photos arrachées à quelques sites sur l'aviation chinoise, m'a permis de trouver où certaines pièces se plaçaient ; dans la mesure où elle étaient sur les grappes mais pas sur le plan. Aucune indications sur la peinture. Seul, le couvercle de la boîte fait état d'un appareil blanc bardé de lignes bleues et rouges, qualifiant plutôt un prototype ou un avion de présérie. Cependant, la planche de décals fournie (très pauvre) ne correspond en rien au dessin de la boîte. Les clichés que j'ai pu observer montrent, selon les luminosités, des appareils entièrement gris pâle, bleu pâle ou blanc. J'ai opté pour cette dernière couleur.

Le montage…

L'habituelle première phase liée à la construction du cockpit est courte car le nombre de pièces impliquées est très restreint. A l'époque, la documentation me faisait cruellement défaut et je me suis arrangé avec ce que j'avais, au moins pour dégrossir cet intérieur " on ne peut plus " spartiate.
Le montage se poursuit par l 'assemblage des deux demi fuselages, sans oublier d'insérer le logement de la roue avant et l'aileron arrière amovible (pour l'atterrissage).
Il y a possibilité de faire apparaître le radar avec le nez ouvert mais l'aspect de la pièce faisant plus penser à un barbecue qu'à un appareil de détection, j'ai collé le nez.
Les ailes sont en deux parties chacune et portent trois pilonnes d'armement qui doivent être totalement réadaptés à la configuration de l'intrados. Celles-ci s'insèrent parfaitement au montage précédent sans qu'aucun mastic ne soit nécessaire.
La dérive n'est pas liée au fuselage et se compose de deux parties. Elle demandera par contre un peu plus de travail pour s'adapter à l'avion.
Le train d'atterrissage est assez sommaire. J'ai remplacé les amortisseurs par des tubes inox et rajouté les tubulures de freins et les colliers de maintien respectivement en fil de fer et papier d'étain. Ce fut la seule grosse opération du montage de la maquette.

La décoration…

Comme je le précisais auparavant, l'avion est blanc. La peinture utilisée est le blanc mat Tamiya XF-2 auquel j'ai ajouté quelques gouttes de " gris avion " Gunze H 338. Un lavis en gris foncé, Humbrol n°32, fait ressortir la gravure. Un brossage à sec en blanc mat, Humbrol n°34, permet de mettre en valeur les différents panneaux de l'appareil.
Pour les réacteurs, la base est faite en " gun métal ", Humbrol n°53, et brossée en ligne en Humbrol n°56, aluminium mat. J'ai rajouté un peu de jaune (H 24) pour l'extrémité (très marquée sur les photos). L'intérieur de ces propulseurs est peint en gris clair mat (H 64), lavé en noir mat (H 33) et essuyé dans le sens d'éjection.

Conclusion…

Malgré ses faibles performances, c'est un bel avion qui n'est pas sans rappeler les lignes caractéristiques des chasseurs soviétiques. Ceci en fait une maquette de taille (40 cm) que je n'ai, hélas, jamais rencontré dans aucune autre marque. Il est dommage que tant de pièces soient si grossières ; elles sont réellement inutilisables si on veut conserver un aspect réaliste de l'appareil. Peut-être qu'un autre fabriquant qu'AA Model s'y attellera un jour et proposera un plus joli produit avec, pourquoi pas, un peu de photodécoupe.