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Macchi Castoldi MC72SuperMario |
Echelle : |
1/32 |
Marque : | Aerotech (produit par Marsh Models) |
Référence : | AT32003 |
Type : | multimédia (résine / métal blanc / photodécoupe) |
Lignes de structures : | en creux |
Remarque : | tirage limité à 150 exemplaires |
Pour la course de la Coupe Schneider de 1931, l'Italie a tenté d'aligner
le Macchi Castoldi MC72.
Conçu justement par Mario Castoldi, cet avion a été à
proprement parlé, dessiné autour
du moteur Fiat AS6, en fait deux moteurs AS5 (V12) couplés,
ce qui nous donnait un V24, d'une cylindrée de 53 litres, développant
jusqu'à 3'300 CV. Occupant les 2/3 du fuselage, il était alimenté par
un détonnant mélange de benzine, benzol, alcool et plomb…
En raison de graves problèmes de mise au point (alimentation, mais
surtout de dangereux retours d'allumage), puis de la perte de l'un des trois
appareils dans le Lac de Garde, le 2 août 1931, qui a coûté la
vie à son pilote, Giovanni Monti, l'Italie s'est retirée de
la course prévue à Calshot (Angleterre) le 13 septembre de
cette année
là.
Le jour de la course, en guise de pied-de-nez, un autre pilote (Bellini) tentait de battre le record de vitesse sur un second appareil en atteignant 394mph, avant qu l'Italie ne perde son second appareil et son pilote...
Finalement il a été établi que les problèmes
d'allumage provenaient de la surpression d'air à l'admission, provoquée
par la vitesse de l'appareil elle-même et qui rendait le "carburant" extrêmement
instable.
Ces problèmes résolus, et après une série de
tests concluants, le seul pilote jugé assez expérimenté (et
assez fou ?) pour à nouveau s'élancer dans les airs avec cet
appareil, soit Francesco Agello, établit un nouveau record du monde
de vitesse en 1933, à 423.83 mph, avec un moteur développant
2'400 CV.
En octobre 1934, avec un moteur poussé à 3'300 CV, un nouveau
record du monde pour un hydravion à moteur à pistons, toujours
d'actualité, a été établi à 440.69 mph.
(Un petit lien sympa à ce propos : http://www.flyandrive.com/histoire3.htm )
Ce MC72, le n°181, a été restauré et est actuellement exposé au Musée des Forces aériennes italiennes de Vignia di Valle, près de Rome, dont le site vaut également le détour, notamment pour ses walkaround : http://www.ams.vr.it/.
La Maison Marsh Models, artisan anglais de renom dans le milieu du modélisme automobile, a repris en 2005, sous le label Aerotech, la production de deux racers de la Coupe Schneider que la marque Essdale avait cessé de fabriquer : le Supermarine S6B et le Macchi Castoldi MC72.
Comme premier modèle, Le Supermarine coulait de source
pour John Simons (Marsh Models), du fait qu'il avait directement accès au S6B du
Science Museum de Londres et au S6 du Musée Solent Sky, à Southampton.
Au cours de ses recherches sur le sujet, il tomba également sous le
charme de "l'élégance brutale relevée par l'éblouissante
peinture du bolide rouge et or ", pour reprendre ses propres termes.
Il finit par mettre la main sur ce qui semblaient être les dessins
originaux du MC72 ainsi que sur quatre jeux de plans, mais tous… différents…
Au final, les trois appareils construits ont volé avec quatre différents
montages d'ailerons et de gouvernes.
La configuration et l'équipement du MC72, tel que l'appareil restauré et
exposé au musée de Vignia di Valle, a finalement servi
de base définitive pour la maquette.
Il est également nécessaire de préciser que ces deux maquettes Aerotech ne sont pas de simples reprises des modèles que produisait Essdale, mais deux réalisations entièrement nouvelles !
Pour ces deux maquettes, exceptionnelles disons-le, la marque s'est malheureusement
placée dans la catégorie supérieure des prix pour les
modèles en résine…
120 £ en commande chez le fabricant, même frais de port inclus… ça
refroidit !
Donc, la question que l'on peut légitiment se poser : est-ce que ça
vaut vraiment l'os ?
Je n'ai pas la réponse toute faite et je vous laisserai le soin de
vous faire votre propre opinion avec ce qui suit…
Toutefois, n'ayant jamais eu pareil kit multimédia dans les mains,
je n'ai peut-être pas l'œil ni le recul nécessaire, mais
je vais tenter de rester le plus objectif possible.
La boîte, un carton ondulé doublé, très solide, reste d'une grande sobriété. Elle m'a été envoyée dans une grosse "enveloppe" double et capitonnée. Pas le moindre dommage à déplorer.
A l'ouverture, tout y trouve impeccablement sa place. Les grandes pièces
en résine sont emballées séparément dans du plastique à bulle.
Les petites pièces de résine, en métal blanc et la photodécoupe
sont également emballés séparément dans des sachets "ziplock",
le tout calé avec des "virgules" en polystyrène expansé.
Pas la moindre trace de choc ou de mouvement à l'intérieur
n'est à déplorer (marques, griffures, photodécoupe endommagée…).
Le grand luxe quoi !
Le fuselage, découpé dans le sens de la largeur 2/3 - 1/3 voit deux tiges métalliques déjà serties pour le positionnement des ailes. Les parois et le plancher du cockpit, moulés "sur la bête", ne sont, à mon avis, malheureusement pas un modèle de finesse. Cependant, une fois refermé, comme beaucoup de racers (tous ?), il n'y aura vraiment plus grand-chose de visible. Donc…
Les ailes sont moulées d'une pièce et comportent déjà les emplacements, en creux, pour les radiateurs de surface et les haubans. Les ailerons sont fournis séparément (comme toutes les parties mobiles, d'ailleurs).
Les flotteurs sont aussi en une pièce et pleins. C'est lourd, mais finalement la maquette devrait y gagner en stabilité. Les chariots de transport sont également fournis. Sur les flotteurs, les perçages pour la fixation de leurs supports, les emplacements des radiateurs (eh oui, encore…) ainsi que les positions des haubans sont marqués très précisément.
Et le reste des pièces en résine - ailerons, gouvernes, siège etc. Les supports des flotteurs sont renforcés de fils d'acier, qui serviront également de guides lors de l'assemblage.
Le moulage et la finition de ces pièces est très propre mais ce qui surprend, c'est l'état de surface qui n'est pas vraiment lisse. Cela nécessitera une préparation minutieuse, passant par un ponçage long et méticuleux afin d'obtenir une préparation de surface appropriée avant la mise en peinture.
NB. Un premier essai à blanc, ne présage aucun gros souci
de montage ni d'ajustage. Les photos suivantes ont été faites
sans même avoir pris soin d'ébarber et de nettoyer les pièces.
Un léger grattage au cutter et de cale à poncer nous donne ça
:
Aussi un très joli moulage, quasiment aucune gangue à retirer. Les détails sont fins et précis, et l'état de surface est à mille lieues (j'exagère !) de celle de la résine. Elles composent la fameuse double hélice contre-rotative et casserole(s), les roulettes des chariots et le manche à balai.
Là se trouve vraiment la (les !) pièce(s) maîtresse
et à mon avis la grosse difficulté du kit :
les radiateurs de surface.
Une magnifique feuille A4 (rien de moins !) en laiton, finement structurée,
maintenue sur une feuille de papier rigide, car des plus fragile ! (le laiton
n'est pas plus épais qu'une feuille de papier ordinaire…)
Il faudra coller ces radiateurs sur toute la surface des ailes (intrados
et extrados), sur les flotteurs, où ils nécessiteront encore
une mise en forme afin de s'adapter à leurs supports…
La notice met bien en garde que, lors de ces opérations, même
de petites "surépaisseurs" de colle peuvent les déformer
ou créer des ondulations disgracieuses sur ces surfaces…
Une seconde planche de laiton, épaisse celle-ci, contient les tôles
des échappements, et les détails du cockpit.
La troisième planche contient le cadre du pare-brise (dont la vitre
sera fabriquée avec la feuille de rhodoïd fournie), ceintures,
haubans (barres profilées et non des câbles) et leur renforts
aux points d'encrages aux flotteurs.
La "planche" de décalques se résume au motif de la gouverne, soit les couleurs italiennes - excepté le rouge, l'écusson, et le numéro de l'appareil ("MC71 181"). Les instruments, imprimés sur du rhodoïd, sont fournis à double (erreur ?)
Les instructions sont imprimées en couleurs, sur trois feuilles A4
de papier de qualité.
Elles comprennent la notice de montage (un simple éclaté en
3D), les instruction de peinture avec photos du modèle monté (très
utile en complément de la notice !) une troisième avec le montage
des détails du cockpit et les instruction pour la pose des haubans.
Un certificat d'authenticité est également fourni, lequel contient
un petit historique de l'appareil ainsi que sa numérotation sur les
150 kits produits.
C'est rare, c'est gros, c'est beau… ça reste cher…
Cependant c'est une maquette qui, sans aucun doute, est bien plus qu'une "belle base" !
Présentation, matériaux, qualité et précision
sont, il me semble, à la hauteur.
Un kit qui, même si le montage ne présente pas de difficulté insurmontable,
demandera toutefois une "attention" particulière, que ce
soit au niveau de la préparation des surfaces, des ajustages ou des
collages, que ces derniers soient propres à la résine et/ou
surtout dus aux radiateurs de surface qui sont, à mon sens, les pièces
maîtresses du kit et qui impliqueront un soin encore accru.
La seule chose que je trouverais à redire, ce sont les
nombreuses ouïes d'aération et surtout les prises d'air parsemant
l'avant du fuselage qui auraient mérité mieux qu'un simple
moulage dans la masse.
Pourquoi pas, pour plus de finesse, des inserts en photodécoupe pour
les aérations ainsi que pour les prises d'air (voir en métal
blanc) ?
… même si un coup de scalpel et peu de scratch devraient bien
faire l'affaire (c'est là aussi le plaisir de notre hobby, non ?), on
pourrait s'attendre à mieux.
D'autre part, et plus anecdotique, serait l'adjonction de quelques photographies de l'original, voir de détails, pour le "petit plus qui tue" !
Voilà, en espérant que ce topo puisse également vous aider à répondre à la question en intro…
Roland "SuperMario".
Note du webmaster : Mes remerciements à Collosusfr pour la mise en forme de cet article.