Ayant monté plusieurs modèles d'avions ayant volé sous les couleurs de l'Armée de l'air en Indochine (B-26 B et C, Hellcat, Bearcat), l'envie de construire un P-63 me tiraillait. Je connaissais l'existence du P-63 E de chez Dorawings ainsi que des versions "racer" et biplaces du Kingcobra mais mes recherches du modèle "C" faisaient "chou blanc". Je me suis alors dit que la boite du "E" contenait peut-être de quoi monter un "C". Miracle, c'est bien le cas, la principale différence significative est l'écope dorsale plus longue du "C" et elle figure dans les grappes de la boîte du "E".
L'autre surprise a été de trouver les pièces principales (fuselage, ailes, empennages, gouvernes séparées, etc.) plutôt bien moulées avec une gravure extrêmement fine. Pour les menus détails, le moulage est moins précis et justifie parfois le recours à la boîte à rabiot. Sont inclus dans le kit des masques autocollants et une petite planche de photodécoupe. La notice est un peu sommaire et demande de bons moments de réflexion.
Pour l'essentiel, j'ai effectué le montage from the box. La principale difficulté est liée à l'effacement de la gravure (très fine) sur les joints de collage. Pour positionner l'écope dorsale bien à sa place, j'ai collé des cales en carte plastique à l'intérieur du fuselage.

J'ai substitué quelques accessoires que j'ai piochés dans mes réserves :
Les canons des mitrailleuses récupérés parmi les pièces non utilisées d'un B-26 ICM ;
La roulette de nez qui, sur les avions de l'Armée de l'air, n'avait pas de flasque plat mais des jantes ajourées ;
Le cône d'hélice moulé avec la noix de démarrage (sans la bouche du canon) que j'ai remplacé par celui de l'hélice quadri-pale du P-39 Eduard ;
Les feux de navigation à réaliser en étiré.
Comme sur le P-39 déjà cité, les portes sont fournies en plastique transparent. En dépit des masques, j'ai eu des débordements de peinture sur les parties vitrées. Malgré le soin apporté à l'effacement de ces traces de peintures et le recours à une pellicule de Klir, la transparence du vitrage est devenue assez semblable à celle d'une peau de saucisson. Aux grands maux, les grands remèdes, j'ai retiré les parties transparentes (qui ne l'étaient plus) et je les ai remplacées par des morceaux de rhodoïd taillés pour simuler les vitres partiellement abaissées (ce qui est conforme à l'utilisation de l'avion en climat tropical).
Pour la peinture, j'ai utilisé diverses nuances d'Alclad (duralumin, dark aluminium, magnésium). Les traces d'échappement ont été faites avec de fines couches très diluées de Gunze H72 progressivement assombries en mélangeant au brun un soupçon de noir H12.
Pour la décoration, j'ai fait appel la planche 48-046 Begemot. Trois grandes feuilles et une plus petite permettent de représenter, entre autres, 12 appareils français ! Au milieu des cocardes et autres insignes, il y a une multitude de stencils pas toujours faciles à repérer (en fait un vrai jeu de piste !). J'ai choisi un avion de l'Escadron II/6 "Normandie-Niemen".
Sur cet exemplaire, les cocardes françaises avaient été posées sur les étoiles américaines, les "oreilles" restant très apparentes avec des tons foncés dont j'ai du mal à expliquer la raison. J'ai réalisé ces oreilles à la peinture avec leur liseré bleu grâce à des masques découpés à la Silhouette, puis je les ai atténuées par des voiles successifs de gris.
L'insigne du "Neu-Neu" de la planche n'est pas très juste, il n'a pas la forme et les proportions d'écusson qu'il devrait avoir et est globalement trop grand. J'ai réussit à rétablir la forme à la peinture mais la taille reste un peu trop forte.
En fin de montage, j'ai constaté avec tristesse et amertume que l'assiette de l'avion au sol n'était pas suffisamment cabrée (comme les photos d'époque en témoignent). La raison est que l'amortisseur de l'atterrisseur avant n'est pas représenté assez détendu. Ce défaut pourrait être facile à corriger (rallongement de la partie coulissante et modification du compas) à conditions de s'en apercevoir assez tôt car cette partie est fragile et doit être montée lors de l'assemblage du fuselage. Dommage !
En conclusion, j'ai apprécié cette maquette pour ses nombreuses qualités et… pour ses menus défauts qui rendent le montage intéressant et font progresser la technique.
Voici quelques photos de la bête.









A bientôt pour un prochain montage.