Le Dewoitine D520 est un avion mythique qui gonfle d'orgueil les passionnés d'aviation française. Malheureusement, il n'est pas arrivé à la bonne période, ses moments de gloire ont été éphémères et on ne peut pas dire qu'il ait été très bien servi par les fabricants de maquettes.
Au 1/48, on peut cependant se satisfaire que Tamiya ait osé en produire un modèle acceptable il y a déjà 30 ans. Mais il est loin d'être parfait. La maquette est bien connue et ses principaux défauts le sont aussi : radiateur ventral approximatifs, intérieurs des custodes inexacts, couleurs des décalcomanies fausses, etc. Même si on y retrouve les qualités des kits Tamiya (précision du moulage, ajustements quasi parfaits, facilité du montage) la maquette montre aussi son âge (gouvernes non séparées, verrière difficile à présenter ouverte, etc.).
Au moment de la sortie du kit, mon niveau technique était loin d'être à la hauteur pour tenter de corriger les erreurs mises en évidences par les spécialistes. Aussi j'avais mis mes boîtes en "stand by", accumulé quelques produits de "l'after market" (kit "Hi Tech" et "Renaissance", photo découpe "Part") et attendu des jours meilleurs…
Après avoir monté récemment Bloch 152 et Morane 406, je me suis dit qu'il était temps de les accompagner de leur frère d'arme et je me suis lancé. Pour faire bonne mesure, j'en ai commencé deux !
La planche de photo découpe "Part" est intéressante pour garnir l'intérieur du cockpit mais comme je n'en avais qu'une, j'ai décidé de simplement m'en inspirer pour refaire boîtiers et manettes en scratch. Ce n'est pas tellement plus compliqué à réaliser et je trouve même que c'est plus facile à peindre et à coller.
Quant aux kits "Hi Tech" et "Renaissance" (radiateurs, gouvernes, roues, etc.), je les ai trouvé très imparfaits en terme de moulage et surtout d'une extrême fragilité (sans doute un effet de 30 ans de vieillissement).
Pour le radiateur, j'ai utilisé la pièce de la boite dont j'ai augmenté la largeur en disposant plusieurs couches de carte plastique de 0.3 mm découpées en bandelettes de 3 mm et juxtaposées pour rattraper progressivement la forme correcte. Mastic polyester, ponçage, et regravure et le résultat semble correct. Le volet est en tôle d'aluminium.

J'ai étudié comment les maquettistes avaient tenté de résoudre le problème de la partie intérieure des custodes. J'ai trouvé que pour la plupart d'entre eux, les solutions retenues étaient compliquées et longues à mettre en œuvre. L'analyse des photos des vrais avions en cours de construction montre qu'il s'agit d'une simple tôle pliée. C'est cette technique que j'ai appliquée.



Mais il y a peut-être encore plus simple en utilisant la pièce d'origine préalablement fendue verticalement sur l'arrière et écartée pour que les parties verticales et horizontales affleurent sur les bords internes du fuselage (Avis aux amateurs téméraires!).



J'ai rajouté la plaque supérieure de blindage que Tamiya a oublié.
J'ai séparé les gouvernes de direction et de profondeur. Pour ces dernières, la séparation des parties fixes et mobiles n'est pas complètement rectiligne et faut corriger ce que la scie a amputé. Pour les ailerons, j'ai simplement creusé la jointure avec un outil à graver sur les deux faces et sans atteindre la séparation totale. Quand l'épaisseur de plastique restante a été suffisamment fine, j'ai procédé au braquage des ailerons et j'ai consolidé le joint avec de la colle super fluide.
Le train d'atterrissage a les amortisseurs un peu trop détendus. J'ai raccourci la partie coulissante de 2 mm et ré assemblé la jambe en en intercalant une broche en laiton de 0.5 mm. Cette opération nécessite de modifier les pantalons qui doivent se chevaucher légèrement.

Sur le fuselage, j'ai crée les petits volets qui se situent sur le bas des flans du fuselage à l'arrière du capot moteur (ces volets n'existaient que sur les avions aux numéros inférieurs à 350).
Dernière modification, et non la moindre en terme de risque : la partie coulissante de la verrière ne se laisse pas peut pas monter ouverte car elle force sur les custodes. Hors mis le risque de la casser, elle sort légèrement de ses glissières ce qui n'est pas très joli. J'ai été tenté de thermoformer une nouvelle pièce mais je ne maîtrise pas cette technique. J'ai finalement osé une opération chirurgicale consistant à couper la verrière au niveau de son montant supérieur et à insérer un nouveau montant en profilé Evergreen. Le trait de scie étant large de 0.5 mm, un profilé de 1 mm augmente la largeur de 0.5 mm par rapport à la pièce d'origine. C'est suffisant pour monter la verrière ouverte sans forcer.



Dernier détail avant psychothérapie, j'ai remarqué que les prises d'air latérale du capot étaient dotées de grilles et j'en avais une chute dans la boîte à rabiot …

Pour les décorations j'ai choisi le n°105 du GC I/3 en juillet 40 et le célébrissime 248 du II/7 en 1942.
Les décalcomanies viennent pour le premier de la boîte Tamiya (éditions spéciale) dont j'ai remplacé les cocardes (le rouge qui est trop foncé). Pour le second, elles proviennent d'une vénérable planche Aéromaster trouvée miraculeusement sur le "Bon coin".
Les camouflages ont été faits avec des mélanges de teintes Gunze :
• Gris bleu foncé : H307 + H056 ;
• Vert : H080 + H011 ;
• Chocolat : H084 + H017 ;
• Gris bleu clair : H067 + H011.
J'ai appliqué un voile très dilué d'un mélange de vert et de chocolat pour fondre légèrement les teintes.
Pour les bandes de vichy :
• Jaune : H329 + H413
• Rouge : H023.
La grosse difficulté est la réalisation des bandes sur les capots. Avec les prises d'air, les formes sont très tourmentées et il est très dur d'obtenir visuellement des séparations de couleurs bien rectilignes. Paradoxalement il faut avoir recours à des masques tordus et à pas mal de retouches.
A l'arrière c'est théoriquement plus simple mais il faut faire un bon calcul pour harmoniser les largeurs du jaune et rouge sur les surfaces verticales et horizontales.
Voici donc deux montages simples qui ont bien occupé ; mais n'est-ce pas ça le but ?














A bientôt pour un prochain montage.