Le petit dernier tout chaud sorti de l'atelier. Pour ceux qui ont suivi mes tentatives de buzz, voici le grand final...



La maquette est un vrai régal mais j'ai eu quelques déboires avec les décalques Eduard. L'occasion également d'essayer les marqueurs AK, c'est vraiment pratique. Sortir l'aéro pour 30 secondes de peinture et 15 min de nettoyage, ça me gonfle.
Place à l'historique de l'engin.
Squadron Leader T. H. Meyer, N°30 Sqn, Bombay (1946) c'est un peu laconique.
Après quelques recherches, je suis tombé sur un site créé par la fille de Thomas Hermangild Meyer. Mon choix s'est porté sur ce pilote pour deux raisons. Tout d'abord, avec « seulement » trois victoires probables pour la durée de la guerre, il fait partie de cette immense foule des obscurs qui ont simplement fait leur devoir en tentant de survivre à ce cataclysme. Ensuite, en grattant un peu la surface des choses, on trouve un personnage comme je les aime. Il réussit à faire changer le code de son avion en BS afin d'exprimer ce qu'il pensait de l'état de la RAF à cette période : Bull Shit. Ce privilège s'explique peut-être par la rumeur qui courut affirmant qu'il eut une relation avec Nerissa Bowes-Lyon, cousine de la future reine Elisabeth II. Rien que ça !!
Une chose demeure néanmoins, Meyer fut immédiatement transféré en Inde et Nerissa internée en hôpital psychiatrique. On ne rigolait pas avec l'honneur chez les Windsor...
A l'occasion d'une permission en Angleterre, il fut témoin de l'arrogance d'un groupe de pilotes américains dans un pub. Passablement éméchés, ceux-ci clamaient haut et fort que la victoire des Alliés était le résultat des performances du P51, le meilleur de tous les chasseurs. Le sang de notre British ne fit qu'un tour, il leur jeta le défi suivant. Il participerait avec son Tempest aux fameuses courses de Cleveland et battrait tous les appareils américains en lice.
De retour en Inde, Meyer s'en alla narrer l'histoire au commandant en chef de la RAF : l'Air Marshall Keith Park. Sa possible amourette avec un membre de la famille royale avait le don de lui ouvrir beaucoup de portes. Celui-ci jugea qu'il était absolument indispensable de laver l'affront fait à la RAF et donna son feu vert au projet. Il rappela néanmoins qu'il s'agissait d'un appareil de Sa Majesté et, qu'à la suite de l'aventure, le Tempest devait retrouver son aspect originel.
Le plus dur étant fait, avec l'aide de deux bouteilles de whisky, Meyer convainquit rapidement le mécanicien le plus talentueux du groupe : Nelson « Magic Hands » Cornwallis, dont on disait qu'il pouvait réparer n'importe quel moteur avec du fil de fer et un chewing-gum.
Les modifications devaient donc être réversibles :
- démontage de l'armement, obturation des sorties de canon et des orifices d'éjection des douilles, dépose du collimateur
- changement du moteur pour un Napier Sabre VII de 3500 ch (dont on se demande comment Cornwallis a pu s'en procurer un)
- changement de l'hélice pour une Rotol à 5 pales (celle-là même des Sea Fury)
- lustrage complet de l'avion
- ajout de l'additif « spécial » de Magic Hands dont personne ne savait exactement ce qu'il contenait mais une chose était certaine, les avions de son Group affichaient une vitesse supérieure de 10 à 15% aux autres. Les mauvaises langues affirmaient, qu'au regard de la consommation d'alcool du mécanicien, il s'agissait de sa propre urine...
Nelson Cornwallis modifia également deux réservoirs pendulaires (dont il assura aussi la décoration, spéciale dédicace aux Yankees) destinés au survol du Pacifique. En effet, Meyer gagna Cleveland par ses propres moyens. Nous ignorons l'itinéraire précis mais il y a fort à parier que Singapour, Hong-Kong, le Japon et Honolulu furent des étapes incontournables.
Arrivé dans l'Ohio, son Tempest déposa littéralement tous ses adversaires y compris le Corsair FG-1D pourtant spécialement conçu pour cette course par Goodyear. Fair-play, les pilotes américains lui firent une ovation et signèrent son appareil sur les parements jaunes.
J'espère que cette histoire vous a plu et la maquette également.






Mais l'histoire est totalement fausse !!! Comme elle est émaillée d'éléments véridiques, elle paraît vraisemblable. Par éthique personnelle, je me refuse à représenter des appareils ayant participé aux guerres coloniales. Dans le même temps, la maquette Eduard est superbe. Alors, j'ai inventé cette histoire à partir d'une des déco de la boîte. Je me suis également inspiré des Sea Fury participant aux courses de Reno. Demeure une chose cependant, Meyer a véritablement fait modifier le code de son avion pour les raisons que j'ai écrites. Un personnage atypique comme je les aime.
J'espère que mon petit délire vous aura distrait quelque peu.
Cordialement.
Alain.