Mon AAC1 "Toucan" indochinois se trouvant seul avion de transport dans ma vitrine, j'ai décidé de lui offrir un petit frère… un C-47 et j'ai choisi le modèle Trumpeter.
Cette maquette a de nombreuses qualités (aménagement intérieur assez complet, gravure fine incluant le rivetage, gouvernes séparées, etc.) mais aussi quelques défauts assez rédhibitoires (capots moteurs, gouverne de direction,) et d'autres de moindre importance (pneus en caoutchouc, jambes de train erronées, supports d'ailerons fantaisistes, etc.). Pour tenter de corriger ces défauts, je me suis procuré les kits Quickboost (capots, gouvernes de direction) et Reskit (roues). On verra dans ces lignes que ces kits ont aussi besoin d'être… corrigés !
Pour l'inspiration, j'ai principalement utilisé l'ouvrage de chez Lela Presse consacré aux "C-47 sous nos cocardes" et ses très nombreuses photos.
L'aménagement du fuselage est assez complet (cockpit et postes navigateur et radio, soute, etc.). Malheureusement, une fois fermé, on ne voit plus grand-chose sauf par les portes de chargement que j'ai choisi de monter ouvertes. J'ai cependant remplacé les harnais équipage et passagers (fournis en photodécoupe) par des ceintures "maison" en feuilles d'étain auxquels il est plus aisé de donner une forme "naturelle".
Je ne voulais pas laisser la soute vide ; j'y ai arrimé quelques caisses, un fût d'essence et profité de cet avion rapide et bien armé pour évacuer un légionnaire blessé.

Ce soldat brancardé n'est pas un personnage de fiction. Vétéran de la Wehrmacht et incorporé au 1er REP, il était identifié comme étant Helmut Wolf mais il est probable qu'il se prénommait Youri et que ses origines étaient ukrainiennes… BB48, qui a connu ce personnage haut en couleur dans une précédente vie pourrait vous en dire plus.
Les capots Quickboost ont une forme correcte mais sont représentés avec leurs volets fermés. J'ai détaché ces volets et les ai remplacés par des pièces taillées dans de la tôle d'aluminium que j'ai collées en position ouverte. Le positionnement des ces pièces (12 par capot) est fastidieux. J'ai réalisé le collage à l'époxy (Araldite rapide - 5 minutes) qui offre un temps de réglage suffisant et permet de faire des surépaisseurs (côté intérieur) qui rendent l'ensemble solide.


Les capots ayant leurs volets de refroidissement ouverts, ils ne peuvent plus être fixés sur les fuseaux moteurs comme prévu par le kit. J'ai discrètement augmenté la taille des cylindres de la seconde couronne des moteurs de manière à ce que l'intérieur des capots soit au contact et puisse y être collé à la juste place.
A l'attention des maquettistes distraits, je précise que les C-47 étaient équipés de moteurs Pratt et Whitney R1830-92 et que c'est bien le Pratt qui était monté à droite et le Whitney à gauche afin de compenser les couples gyroscopiques, et ce faisant, d'éviter les sorties de piste. Trumpeter à omis ce détail néanmoins facile à corriger.
Sur les C-47 utilisés par l'armée de l'air (et bien d'autres), les échappements étaient dotés d'une longue prise d'air destinées à prélever de l'air extérieur et à le réchauffer pour offrir quelques degrés de plus à l'atmosphère de la cabine. Les pièces fournies par le kit ne correspondent pas au modèle ad hoc et il faut en fabriquer d'autres (Evergreen de 2 mm coudé et percé).

Trumpeter a représenté les coulisseaux des trains principaux avec un diamètre plus gros que les fûts ce qui est évidemment une erreur (ils ont certainement représenté les fourreaux destinés à empêcher les amortisseurs de se dégonfler lors des arrêts prolongés). J'ai extrait les parties erronées et les ai remplacées par des pièces du bon diamètre. Pour assurer la solidité, j'ai greffé en leurs centres des broches en laiton de 0,8 mm. J'ai remplacé les pneus en caoutchouc par les roues en résines produites par Reskit. Elles sont très finement moulées avec cependant l'inconvénient de ne pas figurer les pneus légèrement écrasés.


La roulette de queue était affublée d'un horrible carénage destiné à éviter que les parachutistes ne restent accrochés à cette partie de l'avion. J'ai réalisé cette pièce en tôle fine.

La gouverne de direction fournie est une complète incongruité. Normalement entoilée, elle est représentée avec un revêtement métallique, rivets compris ! Petite parenthèse pour mettre en garde les maquettistes (ou les fabricants de maquettes) qui sont en quête de détails sur les avions préservés en exposition statique en extérieur. Les parties entoilées sont parfois (souvent !) remplacées par les tôles qui offrent l'avantage d'être moins sensibles au vieillissement et aux intempéries. Il n'est pas impossible que monsieur Trumpeter ait été victime d'une telle confusion.
Quoi qu'il en soit, la gouverne Quickboost ne m'a pas convaincu ; elle m'a semblé trop empâtée. Je me suis donc finalement servi de la gouverne Trumpeter dont j'ai bouché rivets et lignes de structure et sur laquelle j'ai rajouté des nervures discrètes (Evergreen 0,4 x 1 mm adouci par ponçage). J'en ai profité pour rétablir les bonnes dimensions du compensateur, trop larges de 2 bons millimètres.


S'agissant des ailerons, ils sont fournis avec des supports permettant de les fixer avec ou sans braquage. Pour cette première option, Trumpeter a simplement oublié que si l'aileron droit est baissé, celui de gauche est levé et vice versa. J'ai modifié les supports pour permettre les braquages corrects. Pour des raisons aérodynamiques (équilibrages des traînées), le braquage de l'aileron levé est plus important que celui qui est baissé. Cette particularité est présente sur quasiment tous les avions (braquage différentiel).


Les photos des C-47 français montrent qu'il existe de très nombreuses versions d'antennes et on arrive même à se demander s'il y a eu deux avions identiques dans ce domaine. Quoi qu'il en soit, le recours au scratch est indispensable. Les plus difficiles à réaliser sont celles de l"Euréka-Rebecca" sur les côtés du cockpit, de l'ILS devant (ou derrière) l'astrodôme, du radio altimètre (sous le fuselage). Pour les faire, j'ai utilisé des fils de laiton (0,3 et 0,2mm) soudés à l'étain. Pour les antennes filaires j'ai réalisé les petits mats en coton tige étiré et armé de fil de laiton de 0,4 mm sur lesquels j'ai tendu des fils de nylon de 0,2 mm.

Les parties supérieures du fuselage et les extrados des ailes et empennages ont été peintes à l'Alclad "Duralumin" avec des nuances de "Dark Aluminium", et les parties entoilées en "White aluminium". Le bas du fuselage et les intrados de voilure on été couverts de noir H012 avec des nuances de gris foncé (H012 +H053). Les séparations entre alu et noir ont été faites à l'aide de masques en papier appliqués avec des cordons de Patafix.
La décoration que j'ai choisie est celle d'un avion du GT II/63 "Sénégal" en Indochine. Les décalques proviennent de la planche Modelart difficile à trouver actuellement (merci à BB48 de me l'avoir fournie). Il existe une planche équivalente chez Berna.
Voici quelques photos de la bête.







L'évacuation sanitaire d'Helmut /Youri vers l'hôpital d'HanoÏ ayant fait l'objet de toutes des attentions, il a été transporté jusqu'à l'avion par une ambulance Dodge WC54 bien connue pour la souplesse de sa suspension (principalement à l'arrêt). Il s'agit d'un modèle en résine MIG aujourd'hui introuvable qui m'a été confié par BB48. Merci encore à lui d'avoir contribué à la mise en situation de mon "Dak" et pour la même occasion de m'avoir permis de me lancer dans un premier montage "full résin parts".



A bientôt pour un prochain montage.