Voici une maquette intéressante d'un modèle peu courant mais qui demande un peu (beaucoup !) de patience. Le kit a été étudié pour permettre le montage de plusieurs versions du "Siebel" ; il y a donc des pièces optionnelles mais aussi des manques qu'il faudra compenser par du scratch ou par… des impasses.
Pour coller au plus près de la version française de cet avion, j'ai utiliser le magnifique ouvrage de chez Lela Presse : "Du Siebel au Martinet, 27 ans sous nos cocardes".

Néanmoins, cet appareil ayant connu tant de variantes, certaines de mes interrogations sont restées sans réponses et j'ai dû faire des choix empiriques, c'est-à-dire oser des distorsions techniques et historiques.
La qualité du moulage est globalement bonne avec souvent une belle gravure et des détails fins mais parfois aussi des parties plutôt grossières (bords de fuite des ailes et des gouvernes entre autres).
L'aménagement du fuselage est bien détaillé pour ce qu'on en voit une fois fermé. Le poste de pilotage est correct ; j'ai juste ajouté les harnais des pilotes (bandes de feuille d'étain), des manettes et quelques câbles et conduites.



Par contre, l'aménagement de la soute ne correspond pas aux versions françaises les plus courantes (avion de liaison) tant en nombre de sièges que dans leur position.

J'ai fabriqué les sièges manquants et je les ai positionnés aussi bien que la documentation permet de les situer.



L'assemblage des planchers du cockpit et de la soute nécessite d'intercaler une pièce de liaison (evergreen) qui solidifie le collage. Pour fermer le fuselage, il est utile de compléter les minuscules pions de positionnement par des petites cales en profilés de 1 x 2 mm.

Le flanc droit du fuselage du kit inclut une petite porte de soute. Les nombreuses photos de l'avion montrent essentiellement le côté gauches et rarement celui de droite. Et sur ces derniers, la fameuse porte apparaît ou… n'apparaît pas ! J'ai choisi de la laisser mais mes doutes persistent.
Le kit offre plusieurs versions des vitrages du nez. Je n'ai pas utilisé celui qui est préconisé par Special Hobby et qui, à mon sens, ne correspondait pas bien au modèle français. J'ai donc utilisé une autre des pièces fournies qui me m'a semblée plus conforme. Je n'ai pas eu de vraies difficultés pour assembler cet ensemble bien que sachant que certains maquettistes en ont eues.
La plus grosse difficulté est au niveau des atterrisseurs. Les pièces qui supportent les jambes de trains et les mécanismes de rétraction n'ont pas de pions de positionnement. Pudiquement, Spécial Hobby indique "Dry fit first" ce qui peut se traduire par "montage à blanc indispensable" et ce n'est pas de la tarte ! En effet, toute erreur dans ce réglage entraînera un mauvais positionnement des jambes de train.
J'ai été obligé de fabriquer un bâti en carton pour poser les intrados des ailes en tenant compte de leur dièdre puis de caler les sous ensembles du train en bonne place (jambe perpendiculaire au sol) et ce, avant de coller les extrados.


Cette opération à risque m'a fait oublier l'affinage des bords de fuite que j'ai dû entreprendre après coup par l'extérieur au prix de la réfection de la gravure. Heureusement, la mise en place des ailes sur le fuselage (malgré l'absence de longeron) se fait sans trop de difficultés et avec le bon angle et un bon ajustement.
Les moteurs nécessitent l'ajout de carte plastique pour bien les positionner sur les nacelles des trains et renforcer le collage.

L'assemblage des hélices est un véritable casse tête chinois. Les pales qui sont séparées des moyeux sont censées posséder des pions de positionnement et d'ancrage. Ceux-ci sont minuscules de ne répondent pas aux besoins, ni du positionnement, ni de l'ancrage. Après avoir à peu près réussi à coller les ensembles, j'ai constaté qu'ils étaient extrêmement fragiles et j'ai eu plusieurs ruptures de pales. J'ai donc repris le montage en insérant aux pieds des pales des broches en laiton de 0,3 mm et en creusant des trous de même diamètre dans les moyeux. C'est fastidieux mais le réglage est facilité et le collage plus résistant.
J'ai choisi de faire un avion aux couleurs de l'ELA 52 en Indochine. La livrée "aluminium" a été effectuée avec des teintes "Super Metallic" de Gunze (conseils de Renaud qui m'a convaincu d'arrêter l'Alclad). L'insigne de l'ELA 52 a été scanné sur le livre cité plus haut et imprimé sur de la décalcomanie vierge (là aussi se pose la question de savoir si cet insigne était peint uniquement à gauche ou sur les deux côtés).

Les drapeaux de dérive sont peints. Les cocardes sont celles de la boite sauf le bleu central qui est découpé à la "Silhouette' dans de la feuille de décalcomanie préalablement peinte avec un bleu plus représentatif du bleu des cocardes françaises.
Dernière aventure : les antennes filaires. Parmi les nombreuses variantes, il existe deux versions principales :
Celle partant du grand mât supérieur avant avec deux câbles rejoignant les deux dérives ;
Celle où les deux câbles partent d'un bâti triangulaire attaché au mât supérieur avant et rejoignent un bâti triangulaire fixé à un petit mât central sur le fuselage entre les deux dérive.
J'ai opté pour la deuxième option, histoire de me fixer bêtement un challenge supplémentaire. Les mats ont été réalisés avec des fils de laiton de 0,5 mm juxtaposée et soudés à l'étain. Les triangles ont était construits en fils de laiton de 0,2 mm également soudés. Les câbles sont faits en fil de nylon de 0,12 mm joints aux triangles par l'intermédiaire de micro tube (coton tige étiré). Attention FRAGILE.
A cela se rajoute l'antenne filaire inférieure bien plus facile à réaliser.
Ouf, l'aventure se termine avec ces quelques photos :






A bientôt pour un prochain montage.